Ce n'est pas nouveau. La Chine en fait trop, ou plutôt ses dirigeants en font trop. C'était déjà comme ça au temps du communisme maoïste, dont ils firent le pire système totalitaire que la terre ait porté. Et il en est encore ainsi au temps présent du «capital-communisme» : 12% de croissance annuelle, un rythme probablement sous-estimé pour ne pas faire peur, qui signifie que les zones côtières les plus dynamiques progressent plus vite encore.
Ce n'est pas nouveau. La Chine en fait trop, ou plutôt ses dirigeants en font trop. C'était déjà comme ça au temps du communisme maoïste, dont ils firent le pire système totalitaire que la terre ait porté. Et il en est encore ainsi au temps présent du «capital-communisme» : 12% de croissance annuelle, un rythme probablement sous-estimé pour ne pas faire peur, qui signifie que les zones côtières les plus dynamiques progressent plus vite encore.
La Chine doit-elle faire peur ? Pas sûr, et en tout cas pas seulement à nous. La Chine se fait peur à elle-même. Cela fait belle lurette que les gens du peuple, ceux que l'on nomme là-bas les «sans-nom», s'inquiètent pour leur avenir. Les dirigeants actuels se rendent compte de la bévue commise par leurs prédécesseurs : lancer vers l'avant un énorme bolide qui gaspille les matières premières, exploite la main-d'oeuvre et fait dépendre le pays de ses marchés extérieurs. Ils essaient de calmer la machine, de réparer les plus criantes injustices, de créer une amorce de droit social et d'organiser un marché intérieur. Mais voilà : ils ont tout simplement du mal à se faire obéir de leurs échelons locaux, lesquels ont partie liée avec les mafias exportatrices. Marx revisité !
Pour la Chine, donc, une épreuve de vérité s'annonce. Sans doute rien n'est-il joué, car son économie possède désormais des ressources pour éviter le pire. Mais c'est dans une Chine en folie que s'organisent les prochains jeux Olympiques. Les dirigeants chinois escomptent rafler alors un nombre record de médailles d'or : ce sera le moins dangereux de leurs records.
Jean-Luc Domenach est directeur de recherche à Sciences-Po (Ceri), auteur de «Comprendre la Chine d'aujourd'hui» (Perrin).
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