vendredi 22 février 2008

Taiwan redoute un ralentissement de sa croissance en 2008 - Yann Rousseau

Les Echos, no. 20116 - International, vendredi, 22 février 2008, p. 9
La croissance de l'île a atteint 5,7 % en 2007, mais pourrait se limiter à 4,3 % cette année. Très dépendante de ses exportations de produits électroniques, le pays risque de souffrir du ralentissement de la demande américaine. Les très bonnes performances de la croissance taïwanaise en 2007, rendues publiques hier par Taipeh, n'ont pas rassuré les analystes, qui redoutent l'impact du ralentissement américain sur l'économie de l'île.

Les très bonnes performances de la croissance taïwanaise en 2007, rendues publiques hier par Taipeh, n'ont pas rassuré les analystes, qui redoutent l'impact du ralentissement américain sur l'économie de l'île. Selon les statistiques du directeur général du budget, le produit intérieur brut du pays a crû l'an dernier de 5,7 %, après avoir progressé de 4,89 % en 2006.

Les performances du dernier trimestre de l'année - 6,39 % par rapport aux quatre derniers mois de 2007 - - cachent pourtant mal la dégradation rapide du climat des affaires, expliquaient, hier, les économistes.

Dépendance aux exportations

« Il ne fait aucun doute que le ralentissement américain va avoir des conséquences sur l'économie taïwanaise. Le seul débat porte maintenant sur l'ampleur de cet impact », explique Tony Pho, de la Standard Chartered. Les experts rappellent que le pays est extrêmement dépendant de ses exportations de produits électroniques vers les Etats-Unis, l'Europe et la Chine, et vit traditionnellement mal les ralentissements de consommation en Occident. S'ils sont peu connus en Europe, les grands groupes du pays fabriquent pour des marques étrangères, dans des usines basées en Chine, 80 % des ordinateurs portables de la planète et près de 40 % des moniteurs à écran plat.

Ne niant pas cette réalité, le gouvernement a indiqué hier qu'il tablait sur une croissance limitée à 4,3 % en 2008. Si la hausse du PIB pourrait, selon ces prévisions, se maintenir à 5,1 % au premier trimestre, elle pourrait n'atteindre que 3,8 % sur les quatre derniers mois de l'année.

Le gouvernement guette par ailleurs l'évolution du prix du pétrole, qui pèse fortement sur son économie. Le pays importe, en effet, presque la totalité du brut qu'il consomme.

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