Cinquante ans après les premières ordinations épiscopales illicites, le gouvernement a rappelé les principes régissant l'Église en Chine.
«Le Vatican ne doit pas s'ingérer dans les affaires politiques intérieures de la Chine, y compris en utilisant la religion pour le faire. » Vendredi, Du Qhuinglin, directeur du Front uni, qui chapeaute les organismes de la société chinoise non directement affiliés au Parti communiste, a rappelé la ligne officielle du gouvernement devant l'Assemblée nationale populaire. Face à 45 évêques « officiels » et 200 membres de la communauté catholique chinoise convoqués à l'occasion du 50e anniversaire des premières ordinations épiscopales illicites (non autorisées par Rome), il a insisté sur les conditions pour rétablir le dialogue entre l'Église catholique de Chine et l'Église universelle : la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan et la non-ingérence dans les affaires intérieures de la Chine, en particulier sur l'épineuse question de la nomination des évêques, rapporte l'agence Églises d'Asie.
Si cette position n'est pas nouvelle, elle intervient alors que le Saint-Siège appelle, depuis plusieurs mois, à l'unité de l'Église. En juin 2007, dans sa lettre aux catholiques chinois, Benoît XVI rappelait que « les principes d'indépendance et d'autonomie, d'autogestion et d'administration démocratique de l'Église » (mis en avant par les statuts de l'Association patriotique des catholiques chinois créée en 1957 pour mettre en oeuvre la politique d'indépendance de l'Église de Chine) sont « inconciliables avec la doctrine catholique ».
En avril, le cardinal Tarcisio Bertone a écrit à son tour aux évêques légitimes - « clandestins » ou « officiels » mais reconnus par le pape - les invitant à « agir ensemble » pour obtenir le droit de se réunir en tant que collège épiscopal. Une lettre non publiée par Rome mais abondamment commentée et reprise sur des sites Internet et des blogs catholiques en Chine, souligne Églises d'Asie, qui fait état de la réaction d'un des destinataires, un évêque désireux de rester anonyme et qui dit « apprécier l'appel du cardinal Bertone à voir les évêques demander la liberté de se réunir sans surveillance de la part des autorités », mais qui ajoute « qu'il est peu probable que cet appel se concrétise ». L'agence d'information des Missions étrangères de Paris conclut : « Lui-même, dans son diocèse, rencontre de grandes difficultés à obtenir que ses prêtres se réunissent ; une réunion au plan national des évêques catholiques lui paraît encore plus difficile à obtenir. »
LEBRUN Sophie
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