Pan Geping, correspondant de l'agence Chine nouvelle (Xinhua) à Bruxelles, se passionne pour les dossiers européens mais s'interroge sur la faiblesse politique de l'Union.
« La Chine souligne souvent qu'elle est en retard par rapport à l'Europe dans bien des domaines mais elle est avide de découvrir et d'apprendre comment cet ensemble de 27 pays, l'Union européenne, fonctionne. » Modeste, Geping, 41 ans, correspondant de l'agence officielle Chine nouvelle à Bruxelles depuis quatre ans, confie qu'il y voit aujourd'hui un peu plus clair : « Je ne connaissais rien à l'Europe lorsque j'ai débarqué à Bruxelles avec ma femme et ma petite fille. Mais le rythme de travail forcené m'a très vite fait comprendre les grands fonctionnements de cette institution que la Chine soutient depuis des années car elle défend un monde multipolaire qui ne doit pas être dominé par une seule grande puissance. »
Geping assiste chaque jour à la conférence de presse quotidienne de la Commission, « sur tous les sujets, parfois très techniques ! C'est à moi d'expliquer et d'éclairer toutes ces réalités aux centaines de journaux chinois abonnés à mon agence mais aussi aux journaux et médias francophones d'Afrique. »
Ce fils d'un paysan de la province du Zhejiang, au sud de Shanghaï, a fait ses études de langue française à l'université de Xiamen (province du Fujian) pendant quatre ans avant d'entrer à l'école de journalisme de Pékin pour deux ans. Il a été en poste au Togo pendant deux ans puis au Sénégal pendant quatre ans avant de rentrer en Chine. Puis il est reparti pour Bruxelles, un des postes les plus importants au monde pour Xinhua.
« Nous sommes une dizaine à Bruxelles et le travail ne manque pas, souffle-t-il. Si, professionnellement, c'est un honneur et un prestige d'être à Bruxelles, familialement je me sentais mieux en Afrique ! »
Reste que l'expérience demeure unique pour lui et ses collègues qui rencontrent tous les jours des représentants de toute l'Europe et des collègues journalistes du monde entier.
Pour autant, Geping reconnaît : « Même après quatre ans à Bruxelles et tout l'intérêt que je porte à l'UE, je ne saisis pas encore parfaitement toutes les arcanes de cette grosse machine. Peut-être que si l'UE a tant de mal à se construire, c'est parce qu'il manque une volonté réelle au fond. »
En sens inverse, il déplore l'image de la Chine qu'ont les Européens. « Trop souvent, la Chine se résume à une usine où les ouvriers ne sont pas bien payés et un pays où les droits de l'homme ne sont pas respectés. » Et de reconnaître que la Chine n'est pas encore capable « de bien expliquer sa façon de voir le monde ».
DORIAN Malovic
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