Le gouvernement chinois va exempter, pendant trois ans, ses compagnies aériennes de taxes additionnelles sur le kérosène. Il a demandé aux grandes banques publiques de débloquer des crédits pour financer les projets du groupe Avic.
Nourrissant de grandes ambitions pour leur industrie aéronautique, les autorités de Pékin multiplient les mesures de soutien à ses compagnies aériennes fortement touchées par le ralentissement économique, et au groupe China Aviation Industry Corporation (Avic), le conglomérat d'Etat géant chargé de construire le premier avion chinois moyen-courrier capable de concurrencer Boeing et Airbus.
Le ministère des Finances a d'abord indiqué, en fin de semaine, que les compagnies aériennes publiques du pays, qui avaient déjà récemment reçu pour plus de 13 milliards de yuans d'injections de capital, allaient être, cette fois, exemptées des taxes additionnelles sur le kérosène pendant trois ans, avec effet rétroactif au 1er janvier 2008. Les compagnies qui auraient, selon des chiffres de l'Administration de l'Aviation civile de Chine (Caac), perdu 7,07 milliards de yuans (830 millions d'euros) sur les onze premiers mois de 2008 devraient pouvoir économiser 2,5 milliards de yuans (272 millions de dollars) grâce à ces nouvelles exemptions, d'ici à la fin mars 2010.
Projets « très politiques »
Vendredi, les médias chinois avaient, par ailleurs, annoncé que le principal constructeur aéronautique chinois, Avic, venait de recevoir une promesse de prêts bancaires de 176 milliards de yuans (19,2 milliards d'euros) des grandes banques publiques du pays. Obéissant aux ordres des autorités centrales, 10 établissements, dont Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), China Construction Bank, China Citic Bank ou encore Bank of Communications, se seraient engagés auprès du holding, né, l'an dernier, de la fusion des deux plus grands constructeurs aéronautiques du pays. Regroupant plusieurs douzaines d'entreprises, Avic développe des systèmes d'armement, des moteurs, des hélicoptères, notamment en collaboration avec Eurocopter (les appareils EC120 et EC175), mais aussi des avions civils. Le groupe est ainsi responsable de la fabrication de l'ARJ21, un jet régional, et du futur appareil moyen-courrier chinois, comparable à l'A320 ou au Boeing 737.
Une partie des crédits, promis la semaine dernière, devraient être consacrés à ces projets « très politiques », menés avec l'aide technologique de plusieurs entreprises étrangères. Associée au canadien Bombardier sur le développement de l'ARJ900 - une version longue de son ARJ21 -, Avic, via sa filiale Shenyang Aircraft Corporation, doit notamment investir prochainement 400 millions de dollars dans la production de plusieurs composants de la C-Series, la nouvelle famille d'avions de 110 à 130 places de Bombardier.
YANN ROUSSEAU, DE NOTRE CORRESPONDANT À PÉKIN.
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