Selon la presse officielle chinoise, les autorités de Pékin voudraient profiter de la crise pour accélérer la consolidation de leur secteur automobile. Les constructeurs du pays sont frappés de plein fouet par le ralentissement des ventes de véhicules.
Le gouvernement chinois espère que la crise économique va contraindre ses industriels de l'automobile à accepter pour la première fois ses grands projets de restructuration. Hier, la presse officielle assurait que Pékin voulait voir l'émergence à moyen terme d'une dizaine de grands constructeurs domestiques, capables de produire plus d'un ou deux millions de véhicules par an, et plaidait pour la disparition des petits fabricants isolés. « Cette fois-ci, le gouvernement est déterminé car le marché automobile, qui a connu une véritable expansion pendant des années, est en net ralentissement », analysait Qin Xuwen, un expert d'Orient Securities. Soutenus par des autorités provinciales ou municipales, ravies de développer chacune leur propre marque, près d'une centaine de constructeurs ont éclos ces dernières années dans le pays. Avec des ventes globales en progression de plus 20 % par an sur le territoire depuis le début des années 2000, tous pensaient pouvoir profiter de l'expansion du marché local pour s'agrandir avant de partir à l'assaut de l'étranger.
Ralentissement des ventes
Mais le brutal ralentissement des ventes - en janvier, elles ont reculé de 14,3 % en glissement annuel - a plongé beaucoup de groupes dans le rouge. Ne représentant que 29,6 % du total des transactions recensées, les ventes de modèles dits « domestiques » (par des constructeurs non associés en joint-venture avec des marques étrangères) se sont limitées, le mois dernier, à 130.200 voitures, et plus de 40 % de ce volume a été réalisé par à peine cinq modèles (la Chery QQ, la BYD F3, la Xiali, la Geely Free Cruiser et la Brilliance BS4). Tout en plaidant pour des regroupements, qui seuls permettront des économies d'échelle et l'émergence de marques fortes, Pékin a confirmé une multiplication des aides au secteur automobile. Cinq milliards de yuans (574 millions d'euros) de subventions vont être débloqués à partir de mars et jusqu'à la fin de l'année 2009 pour encourager l'achat de véhicules dans les régions rurales. Des mesures fiscales devraient, elles, avantager les ventes de véhicules moins polluants et de nouvelles solutions de financement pourraient être proposées aux ménages chinois, qui restent encore très peu équipés en automobiles.
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