Flavio Briatore parmi les plus virulents en Chine
Comme on pouvait s'y attendre, Flavio Briatore est sans doute l'homme qui a fait le plus de bruit dès son arrivée jeudi à Shanghai, qui accueillera le troisième Grand Prix de la saison, dimanche.
Après avoir été parmi les plus virulents tout au long de la campagne qui a précédé le jugement qui a légalisé, mercredi, les diffuseurs aérodynamiques des écuries Brawn GP, Williams et Toyota, le patron de Renault F1 en a remis une couche : « Les écuries pourraient dépenser jusqu'à 10 millions d'euros pour développer leur propre diffuseur et tenter ainsi de revenir au niveau, a ainsi lancé le bouillant Italien avant de se lamenter sur les interminables débats qui ont jalonné cette polémique, jusqu'au jugement en appel. J'aimerais des règlements que tout le monde comprend, pas seulement les ingénieurs et les avocats : mercredi, ceux-ci se sont déchirés deux heures durant sur la définition d'un trou ! » Et l'un des perdants de ce début de saison de conclure : « Maintenant, on va avoir un championnat qui va se jouer entre Nakajima, Barrichello et Gluck, pardon Glock ! C'est comme si la Reggina, Lecce et Bari se disputaient la tête du calcio alors que Milan et l'Inter étaient derrière ! »
Une situation qui, si elle ne peut fatalement que déplaire au boss de Renault et à ses pairs au sein des grandes écuries (Ferrari, McLaren, BMW, etc.), a au contraire pour conséquence immédiate de lancer la saison sur des bases inédites, ce qui n'est certainement pas pour nuire à l'intérêt général de la F1. Avec au volant, des pilotes aussi enthousiastes ?
Au sein des trois écuries gagnantes, sans aucun doute. « Je crois que cela doit remonter à l'époque où je roulais en Formule Ford, en 1998, que je ne m'étais plus retrouvé dans la combinaison d'un favori ! », ironisait Jenson Button, leader de la compétition devant son équipier Barrichello, un autre « miraculé » !
De son côté, Nico Rosberg préférait développer une analyse fine plutôt que de céder à tout triomphalisme. « Je pense que la hiérarchie actuelle place les Brawn devant les Toyota, alors que nous nous trouvons juste derrière les Red Bull qui, elles, ne disposent pas du double diffuseur, » notait fort justement le pilote Williams.
Felipe Massa lui emboîtait même le pas en affirmant que rien n'était perdu. « Il est clair que cela ne va pas être facile, admettait le Brésilien. Nous allons devoir travailler dur tout en sachant que les écuries qui ont un avantage maintenant vont continuer à avancer de leur côté également. Mais même s'il ne sera pas facile de les rattraper, je ne veux pas imaginer que c'est mission impossible. Je veux y croire. »
Sujet de la maison Renault, Fernando Alonso tenir un langage relativement comparable à celui de son patron, avec des nuances... « Comme je l'ai déjà dit, et comme tout le monde le sait, il ne s'agit pas d'adopter cette pièce, mais de revoir complètement l'aérodynamique de la voiture afin d'intégrer le double diffuseur, dit l'Espagnol. Cela va prendre du temps et Brawn risque bien d'en profiter pour prendre le large. Mais d'un autre côté, il faut bien admettre que nous faisons partie des grosses équipes, et je pense que nous avons le potentiel pour réagir assez vite. »
Il se murmurait d'ailleurs que Renault débarquerait en Chine dès ce week-end avec un double diffuseur ! Les autres l'annoncent plus raisonnablement pour le début de la saison européenne (Espagne ou Monaco), en mai. Depuis mercredi, c'est à un autre contre-la-montre que les équipes sont confrontées. Une course dans la course...
PHOTO - Flavio Briatore a encore exprimé son mécontentement par rapport à la décision de la FIA au sujet des doubles diffuseurs, jeudi à Shanghai. La plupart des pilotes, eux, semblent bien décidés à aller de l'avant / Getty Images
© Rossel & Cie S.A. - LE SOIR Bruxelles, 2009
VOIR LA VIDÉO - Présentation du circuit de Shanghai
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