Au premier trimestre de 2009, le PIB chinois n'a progressé que de 6,1 %. C'est sa pire performance trimestrielle depuis 1992. Mais les analystes pointent, avec Pékin, des indicateurs qui semblent signaler un début de reprise de l'activité.
Si la chute des exportations se poursuit, l'investissement rebondit et la consommation résiste bien, laissant entrevoir un regain de croissance.
Isolé, le chiffre pourrait faire peur. Hier, les autorités de Pékin ont annoncé que le produit intérieur brut (PIB) de la Chine avait enregistré, au cours des trois premiers mois de l'année, une croissance de seulement 6,1 %, soit la pire performance de l'économie du pays mesurée depuis l'année... 1992, et la mise en place d'indicateurs trimestriels. Sur cette période, la chute des exportations s'est poursuivie. Elle a entraîné une diminution des bénéfices des entreprises, une baisse des revenus du gouvernement et une violente poussée du chômage. Plus de 25 millions d'ouvriers migrants, employés sur les chantiers et dans les usines de la côte est, auraient notamment perdu leur emploi depuis l'automne dernier.
« Changements positifs »
« L'économie nationale est confrontée à la pression d'un ralentissement », a résumé Li Xioaochao, porte-parole du Bureau national des statistiques. Mais, a immédiatement pointé le responsable, le pays montre au-delà du chiffre brut de 6,1 % « des changements positifs, avec une performance meilleure qu'attendu ». Le rythme annuel des investissements en capital fixe a ainsi grimpé de façon inattendue de 28,6 % sur le trimestre en zone urbaine, et la production industrielle a, elle, rebondi de 8,3 % en mars, alors qu'elle avait stagné au niveau bas record de 3,8 % au cours des deux premiers mois de l'année. La consommation tient aussi mieux que ne l'avaient anticipé les experts. Les ventes de détail ont ainsi progressé de 14,7 % en glissement annuel en mars quand les ventes de voitures atteignaient un niveau record et propulsaient le marché chinois de l'automobile au premier rang mondial devant les Etats-Unis. Déprimé sur les grands marchés occidentaux, Volkswagen vient d'annoncer qu'il avait vendu 112.446 véhicules en Chine le mois dernier. General Motors parle de nouvelle usine pour suivre l'explosion du marché. Si certains experts osent en déduire que la Chine est le premier grand pays à sortir de la crise mondiale, la plupart des économistes indépendants préfèrent, eux, parlent d'un « début » de sortie de crise ou de reprise. « L'économie a commencé à bénéficier de la fin du processus de déstockage massif ainsi que du plan de relance du gouvernement », explique Mingchun Sun de Nomura Global Economics. Dès novembre dernier, Pékin avait annoncé des mesures de soutien à l'économie de 4.000 milliards de yuans en grande partie composées d'investissements publics, par des collectivités ou des entreprises d'Etat. « L'impact complet de ces politiques de relance va se faire sentir dans les prochains mois », complète Wang Tao d'UBS Securities.
Pour démontrer la réalité d'un rebond, l'analyste a décortiqué les derniers chiffres officiels de Pékin, qui ne propose que des mesures en glissement annuel, et en a tiré des données en glissement trimestriel. Elle a ainsi calculé que la croissance des trois premiers mois de 2009 par rapport aux trois derniers mois de 2008 était de plus de 7 %, alors que la croissance entre les deux derniers trimestres de 2008 avait été presque nulle - certains observateurs tels que Nouriel Roubini avaient même parlé de récession. A ce rythme, la hausse du PIB pourrait, selon Wang Tao, dépasser les 7 % sur l'année et même flirter avec l'objectif gouvernemental de 8 % de croissance annuelle.
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1 commentaires:
Incroyable, toujours une croissance forte.
Bon d'accord avec des investissements massifs dans le pays.
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