LONGTEMPS, l'Ouïgouristan et son peuple de nomades sédentarisés ont échappé au contrôle de la Chine. Mais, depuis 1950, cette vaste région située à l'extrême nord-ouest de la Chine et qui recèle de très importantes réserves de pétrole et de gaz naturel est tombée sous la domination de Pékin.
Ses habitants (9,6 millions selon Pékin, 20 millions selon le Congrès mondial des Ouïgours) n'ont alors cessé d'être réprimés par le pouvoir central, d'après l'association Human Rights Watch, en particulier dans la pratique de leur religion, un islam pourtant très libéral. Les imams sont nommés par Pékin, tandis que la langue ouïgoure est interdite d'enseignement dans les écoles. " Le but est de détruire notre culture et notre histoire ", dénonce Asgar Can. Notamment par le biais d'une politique de colonisation qui, bientôt, pourrait réduire le peuple ouïgour à une minorité ethnique sur son propre sol. " Notre situation est analogue à celle du Tibet, sauf qu'elle est encore pire ", poursuit Asgar Can.
Pourtant le monde occidental connaît peu ce peuple, auquel il " manque clairement un dalaï- lama ", selon Umit Hamit, qui, à Munich, a créé une association visant à préserver la culture ouïgoure : " Nous avons un problème de communication. Car si les 17 Ouïgours de Guantanamo avaient été tibétains, le monde aurait trouvé depuis longtemps une solution pour eux. "
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