mardi 19 mai 2009

Le neurone belge de Shanghai 2010 - Daniel Couvreur

Le Soir - 1E - CULTURE, mardi, 19 mai 2009, p. 24

Un pavillon belgo-européen ludique

Un ultime délai accordé par le Bureau de coordination de Shanghai 2010 a permis à la Belgique de déposer les plans d'un pavillon pour l'exposition universelle en Chine. Sur les rives du fleuve Huangpu, l'Union européenne partagera les lieux avec la Belgique : une première dont les ministres en charge du dossier, Didier Reynders et Vincent Van Quickenborne, se réjouissent. Avant même la pose de la première pierre, Léo Delcroix, commissaire adjoint du gouvernement belge pour l'Expo 2010, a déjà enregistré 110 réservations pour des séminaires et des conférences au business center du pavillon belgo-européen !

« Grâce à cette collaboration exemplaire, les Chinois visiteront en même temps le pavillon européen et celui de sa capitale, a souligné Didier Reynders. C'est très important pour l'image de Bruxelles et du pays tout entier. » « Bruxelles conforte ainsi son statut de carrefour européen, complète Vincent Van Quickenborne, au coeur de ce qui sera la plus grande exposition universelle de tous les temps, avec 70 millions de visiteurs attendus et 167 pays participants, le tout placé sous le signe de l'espoir de meilleures cités pour une meilleure vie. Dans cet esprit, le pavillon belge se distinguera, par exemple, par un restaurant à émission zéro. »

L'architecte Christine Conix, auteur de la rénovation exemplaire de l'Atomium, a remporté l'appel d'offres européen en vue de la construction du Pavillon belge de Shanghai, en partenariat avec Interbuild et les Chinois d'AOS. L'Anversoise, dont la ligne inventive se caractérise par la fraîcheur et la simplicité, a structuré son pavillon autour de l'image conceptuelle d'un neurone géant.

« Le neurone est le symbole fort du monde complexe et interconnecté d'aujourd'hui, dit l'architecte. Il renvoie à la richesse de la créativité artistique belge, au pouvoir d'innovation du pays, à sa situation de carrefour des flux européens. Il contraste avec l'enveloppe volontairement pragmatique du pavillon. Cela créera un appel intrigant pour le passant. Ce n'est pas une architecture iconique. Le pavillon est conçu à taille humaine, à l'échelle du piéton plutôt que du ciel. Le neurone sera tissé dans un textile léger. Le tout est entièrement recyclable. L'architecture des expositions universelles est éphémère, et le pavillon est étudié pour que tous les matériaux qui le composent puissent être entièrement récupérés. »

Christine Conix parle d'une architecture « unificatrice » qui rassemble les différentes cultures de la Belgique et de l'Europe à travers « la forme évolutive du neurone ». À l'échelle de la Chine, la Belgique tout entière ne dépasse pas la taille d'une ville de province. Pour la faire connaître et apprécier, le pavillon jouera la carte du mystère intérieur.

Tandis que le neurone géant changera de forme et de couleur derrière la façade de verre, au dehors, le jardin du paysagiste wallon Jean-Noël Cappart aura pour mission de happer les visiteurs vers le pavillon : « Nous allons offrir un peu de fraîcheur sous un bouquet de pins, autour d'un essaim de bancs en acier coloré dans les tons jaune et rose, des couleurs très contemporaines que l'on ose rarement utiliser dans les jardins. » Le gros oeuvre doit être terminé pour le 31 décembre 2009. La fin des aménagements est programmée au 31 mars 2010. L'expo ouvre ses portes le 1er mai 2010.

© Rossel & Cie S.A. - LE SOIR Bruxelles, 2009

D'AUTRES PHOTOS SUR LE WEB : Yves Leterme sur Flickr

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