jeudi 17 juin 2010

« Le Figaro économie » emmène ses lecteurs à l'Exposition universelle de Shanghaï

Le Figaro, no. 20489 - Le Figaro, jeudi, 17 juin 2010, p. 13

Dans son journal, Stendhal écrivait joliment qu'« il entre dans la politesse d'un voyageur de se donner un but en voyageant ». Cette élégance, les lecteurs du Figaro ayant embarqué pour le voyage « Les défis de Shanghaï 2010 » l'ont incontestablement faite leur.

En partant à la rencontre de l'Exposition universelle et du phénomène qu'elle symbolise, la spectaculaire émergence de la puissance chinoise. Les quelque 65 participants à cette opération du Figaro économie, organisée avec la société Manhattan, ont pu prendre en accéléré « le pouls du dynamisme chinois », tant en ville que dans les salles de conférences et d'ateliers spécialisés. Et bénéficier de témoignages d'acteurs de terrain ou d'analystes avisés de la troisième - bientôt deuxième - économie mondiale.

Vibrant plaidoyer

Comme à son habitude, l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin s'est livré à un vibrant plaidoyer pour encore plus de hardiesse française en Chine. Et, alors que les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis s'aiguisent, il a tenu à rappeler que l'interdépendance des économies devait inciter à se garder de toute analyse simpliste sur le rééquilibrage mondial. « Les Américains, a-t-il ainsi lancé, économisent 100 milliards de dollars par an en achetant des produits chinois bon marché. » Une manière de dire qu'une simple réévaluation du yuan, même si elle est nécessaire, ne résoudra pas tout.

Pas si simple, donc, comme ne l'est pas la manière d'aborder le « plus grand marché de la planète ». Directeur des rédactions du Figaro, Étienne Mougeotte s'est ainsi félicité que les membres de la délégation aient pu écouter des conseils très pratiques comme des rappels plus généraux mais essentiels pour toute incursion dans la grande Chine. Ainsi, cette « différence d'appréciation du temps, linéaire pour les Occidentaux, plus circulaire pour les Chinois ». Un concept qui n'a rien d'abstrait quand on s'engage dans une longue négociation. Ou encore cette vérité asiatique rappelée par Jean-Daniel Gardère, consultant spécialisé sur la région, qui veut qu'ici « montrer comment » est plus important que « démontrer pourquoi »...

Shanghaï reste bien la porte d'entrée naturelle de la Chine, comme l'a rappelé le consul général de France Thierry Mathou, puisque la ville et la région sur laquelle elle s'adosse concentrent encore « la moitié des investissements directs français » dans le pays. Mais Isabelle Fernandez, directrice d'Ubifrance en Chine, a aussi incité les entrepreneurs à regarder vers les villes dites « secondaires », qui ici sont nombreuses à aligner des millions d'habitants. « La politique de rééquilibrage du gouvernement chinois au profit de l'ouest du pays crée de belles opportunités », a-t-elle assuré, donnant pour exemple des villes comme Chengdu, Chongqing ou Kunming. Des agglomérations vers lesquelles « vont encore migrer entre 200 et 300 millions de ruraux d'ici à 2020 », a rappelé l'ambassadeur Cheng Tao, vice-président de l'Institut des affaires étrangères.

Avec à la clé des défis qui donnent tout son sens au thème de l'Expo 2010, le futur de la ville.

Arnaud De La Grange

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