lundi 12 juillet 2010

La Chine veut ouvrir de nouveaux champs de coopération avec la France

Les Echos, no. 20717 - International, lundi, 12 juillet 2010, p. 5

En visite en France, le numéro deux chinois, Wu Bangguo, a souhaité ouvrir de nouveaux domaines de coopération avec la France, citant notamment « les nouvelles énergies » et « l'économie verte ».

Sur le papier, tout va pour le mieux pour la coopération franco-chinoise. La Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) et le comité France-Chine du Medef accueillaient vendredi le numéro deux chinois, le président du Comité permanent de l'Assemblée populaire de Chine, Wu Bangguo. Deux cents dirigeants d'entreprise chinois et autant de patrons français avaient répondu à l'invitation.

La Chine entend d'abord poursuivre sa coopération dans les domaines traditionnels. Pour Wu Bangguo, il faut « renforcer davantage la coopération dans le domaine de la recherche-développement aérospatiale afin de prolonger la chaîne industrielle », mais aussi « élargir la coopération tous azimuts dans le développement de l'électronucléaire » et intensifier la coopération technologique « concernant le TGV et les transports sur rails ». Ceux qui espèrent de nouvelles commandes d'Airbus et de juteuses perspectives sur l'aval du cycle nucléaire à l'occasion de la visite du président Hu Jintao en France d'ici à la fin de l'année y liront sans doute des messages subliminaux.

Six contrats signés

Au-delà des secteurs traditionnels, la Chine souhaite ouvrir « de nouveaux champs de coopération », affirme le numéro deux chinois, en évoquant entre autres la « bio-pharmacie »,« les nouvelles énergies » ou « l'économie verte ». Confrontée à une urbanisation très rapide, la Chine a de nouveaux besoins en termes d'énergie, d'environnement, de choix de transports urbains. Les énergies éolienne et solaire sont par ailleurs promises à des bonds spectaculaires d'ici à 2020.

La rencontre de vendredi s'est soldée par la signature de six contrats entre Français et Chinois. Le plus gros concerne l'accord de joint-venture entre PSA Peugeot Citroën et China South Industries Group (voir page 15). Les cinq autres relèvent de domaines variés - manganèse, coton, achat de câbles, vente d'alcool. L'un d'eux, signé entre le groupe Advens-Geocoton et China SDIC International Trade Co., porte sur une coopération triangulaire entre la Chine et la France en Afrique. Le groupe français vendra près de 240.000 tonnes de coton produit au Sénégal, au Burkina Faso et au Mali, pour un montant de 466 millions de dollars (368 millions d'euros).

« Six accords de coopération, c'est peu », observait vendredi un dirigeant français implanté en Chine. La coopération s'accompagne souvent d'« obstacles » culturels et de « frictions », commentaient plusieurs patrons français. Faut-il y voir aussi un effet des freins à l'investissement étranger dénoncés en Chine ? « Non, juge un chef d'entreprise français, car le protectionnisme joue dans les deux sens : certains secteurs français sont, de fait, fermés aux investissements chinois. »

MARIE-CHRISTINE CORBIER

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