jeudi 25 novembre 2010

Pékin multiplie les contrats pour se fournir en uranium - Gabriel Grésillon

Les Echos, no. 20812 - Industrie, jeudi, 25 novembre 2010, p. 22

Après Areva, son grand rival canadien Cameco a signé hier un contrat de fourniture d'uranium à la Chine.

Jolie opération pour Cameco, le grand rival d'Areva dans l'uranium. L'industriel canadien, deuxième producteur mondial derrière son concurrent français, a annoncé hier un accord portant sur la fourniture de concentré de ce minerai au groupe chinois CGNPC. Aucun chiffre n'a été communiqué sur le montant de ce contrat, mais il porte sur environ 13.000 tonnes livrées jusqu'en 2025. Sachant qu'Areva vient de signer avec l'autre grand nom du nucléaire chinois, CNNC, un contrat portant, lui, sur la livraison de 20.000 tonnes de minerai, et chiffré à 3,5 milliards de dollars, l'accord entre Cameco et CGNPC pourrait s'établir aux alentours de 2 milliards de dollars.

Le premier chantier au monde

C'est la quatrième fois qu'une entreprise chinoise signe, de cette manière, un compromis portant sur la livraison à long terme du précieux minerai. Une tendance qui démontre le caractère capital, pour Pékin, de sécuriser ses approvisionnements afin de garantir la viabilité de son gigantesque programme de développement de l'industrie nucléaire -l'objectif de 40 gigawatts installés pourrait être atteint dès 2015, contre moins de 11 GW aujourd'hui. Avec 24 tranches nucléaires actuellement en construction, la Chine est, de très loin, le premier chantier au monde pour le secteur. Ce qui fait dire à l'Association mondiale du nucléaire que la demande chinoise annuelle de minerai pourrait atteindre 20.000 tonnes en 2020, soit près de 10 fois sa consommation actuelle, et plus du tiers de la quantité de minerai extraite dans le monde l'année dernière. D'après RBC Capital Markets, la demande mondiale d'uranium devrait ainsi croître de 32 % d'ici à 2015. Un formidable moteur de croissance pour Cameco, mais aussi pour Areva.

G. G. à Pékin

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