Coca-Cola a publié de bons résultats au quatrième trimestre 2010 - son bénéfice net s'est établi à 5,8 milliards de dollars (4,3 milliards d'euros) contre 1,5 milliard de dollars sur la même période de 2009. Sur l'ensemble de l'année, il progresse de 73 %, à 11,8 milliards de dollars. Voilà les investisseurs rassurés. Mais ceux-ci gagneront peut-être plus... en optant pour PepsiCo.
Coca-Cola affiche, certes, une plus forte présence à l'international ainsi qu'une plus grande part de marché mondial. Mais, mieux diversifié, PepsiCo a adopté une stratégie plus réaliste face au coût des matières premières. A terme, cela devrait donner plus de " peps " boursier à la société.
Le marché a récompensé Coca-Cola pour avoir augmenté ses ventes de boissons partout dans le monde (+ 13 %, à 35,1 milliards de dollars). On observe même une légère croissance dans les pays développés, déjà bien saturés.
Mais compte tenu de cette évolution, le titre Coca-Cola se négocie désormais sur la base d'environ 12 fois les prévisions d'Ebitda (résultat d'exploitation avant amortissement et impôts) des analystes, contre un peu plus de 9 fois pour PepsiCo. Or, dans le même temps, après avoir revu à la baisse ses prévisions de bénéfice par action, PepsiCo a vu sa capitalisation boursière fondre de 1,5 milliard de dollars.
Et même si Coca-Cola mérite une prime pour ses investissements dans les pays émergents, l'écart d'environ 30 % entre les multiples des deux groupes semble exagéré. Après tout, PepsiCo a pris le contrôle du laitier russe, Wimm-Bill-Dann, tandis qu'en Chine, ses performances sont supérieures à celles de Coca-Cola.
A l'avenir, la stratégie de PepsiCo pourrait constituer son principal atout. La société a abaissé son objectif de croissance du bénéfice par action pour 2011, invoquant les effets conjugués de deux facteurs : l'inflation des prix des matières premières et la difficulté de répercuter cette hausse sur les consommateurs.
Divergence
Au regard de perspectives macroéconomiques plus incertaines que jamais, PepsiCo table en effet sur la persistance d'un fort taux de chômage et sur une demande en stagnation quand Coca-Cola, plus optimiste, pense pouvoir relever ses prix. Cette divergence explique sans doute pourquoi Coca-Cola croit toujours être capable d'augmenter ses bénéfices de 10 % alors que PepsiCo réduit ses prévisions de bénéfice par action de 12 % à 8 %.
Mais en décidant de ne pas toucher au prix des sodas et des snacks, PepsiCo paraît bien placé pour ravir des parts de marché à son grand rival. Et si les prix des matières premières devaient diminuer, le groupe offrirait un potentiel de hausse plus élevé car, avec une ligne de produits plus large, il intègre davantage de produits de base. Dans tous les cas de figure, PepsiCo semble plus alléchant pour les investisseurs.
Sur breakingviews.com
Lisa Lee
(Traduction de Béatrice Laroche)
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