Les «objets du désir» vendus en Suisse romande (des vibromasseurs et des boules de geisha fabriqués en Chine en majorité) ont été analysés. Ils peuvent être recouverts d'une matière (des phtalates) qui agit sur le système hormonal et peut rendre stérile.
Derrière le plaisir qu'ils procurent, les sex toys ne sont pas aussi inoffensifs qu'ils en ont l'air. A l'instar des jouets pour bébé, ils sont dans la ligne de mire des autorités sanitaires. La raison? Ils peuvent être recouverts d'une matière (des phtalates, cf. encadré) qui agit sur le système hormonal et peut rendre stérile.
Hier, ABE avait décidé de «parler de sex toys sous un angle de santé publique». Seize de ces «objets du désir» vendus en Suisse romande (des vibromasseurs et des boules de geisha fabriqués en Chine en majorité) ont été passés au crible. Les résultats des tests effectués en laboratoire à Hambourg se sont avérés «extrêmement préoccupants». En effet, alors que la dose maximale de phtalates autorisée doit être inférieure à 0,1%, quatre des 16 jouets testés dépassaient très largement cette norme: «Sex Soda» (25,6%), «Super Satisfaction» (36,1%), «Future Tech Rabbit» (44,2%) et surtout «Penetrating Pleasure» (59%!)
«Si aucune étude scientifique ne prouve le danger des phtalates lors de contact avec des muqueuses intimes, en raison du principe de précaution, il vaudrait mieux s'abstenir d'utiliser certains modèles», explique la journaliste Françoise Weilhammer.
ABE donne trois conseils aux amateurs de sex toys:
- s'informer auprès des vendeurs de leurs dangers potentiels;
- utiliser des préservatifs avec leurs joujoux intimes notamment «pour éviter que le produit (phtalate) ne soit pompé par les parties intimes»;
- consulter les tests spécialisés effectués par Greenpeace ou par... ABE.
En se penchant sur les sex toys, la TSR serait-elle devenue racoleuse? «Le marché des sex toys a beaucoup évolué ces dernières années. Ils ont des formes stylisées, ils sont plus ludiques que leurs prédécesseurs. Leur packaging est tendance. L'objet est devenu moins tabou, il s'est banalisé, se défend Françoise Weilhammer. Le sex toy est devenu un phénomène commercial, il s'expose en vitrine. On n'est plus obligé d'aller dans un sex-shop glauque pour s'en procurer un et je ne serais pas étonnée qu'on en trouve au pied du sapin à Noël!».
Les phtalates rendraient les sex toys cancérigènes
En automne 2006, Greenpeace Pays-Bas avait déjà dénoncé des taux dramatiquement élevés (de 24 à 51%) de phtalates mesurés sur des jouets sexuels pour adultes (godemichés, vibromasseurs, anneau d'érection). «Ces plastifiants chimiques toxiques qui sont employés avec le PVC pour le rendre mou et flexible perturbent le travail des hormones. Ils peuvent jouer un rôle dans l'apparition de cancer et ont un impact négatif sur le développement du foetus pendant la grossesse», affirmait Bart Van Opzeeland, de Greenpeace.
«Ces dernières années, on a testé beaucoup de produits, mais on n'avait jamais vu de telles concentrations!», s'alarmait le militant écologiste.
PHOTO : http://chine.blog.lemonde.fr
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