lundi 10 décembre 2007

L'Iran et la Chine signent un contrat pétrolier géant

AFP - lundi, 9 novembre 2007

L'Iran et le pétrolier chinois Sinopec ont signé dimanche un contrat d'environ deux milliards de dollars pour le développement du champ pétrolier iranien de Yadavaran (sud-ouest). Aucune compagnie pétrolière d'envergure internationale n'avait signé de contrat final d'investissement en Iran depuis plusieurs années.

L'Iran et le pétrolier chinois Sinopec ont signé dimanche un contrat d'environ deux milliards de dollars pour le développement du champ pétrolier iranien de Yadavaran (sud-ouest).

Le contrat a été signé devant la presse par Zhou Baixiu, président de Sinopec international exploration, production and cooperation (Sipc) et le vice-ministre iranien du Pétrole Hossein Noghrehkar Shirazi.

"L'estimation initiale du coût du projet est d'environ deux milliards de dollars et son coût final sera déterminé après la mise en oeuvre des appels d'offre", a dit le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, après la signature.

Le champ de Yadavaran, situé dans le sud-ouest de l'Iran et dont la quantité de pétrole recouvrable est de 3,2 milliards de barils, avait fait l'objet d'un protocole d'accord avec Sinopec remontant à octobre 2004, resté sans suite.

Outre son aspect commercial, le contrat représente une victoire politique pour l'Iran face aux pressions américaines pour dissuader les grandes sociétés étrangères d'investir dans la République islamique.

Aucune compagnie pétrolière d'envergure internationale n'avait signé de contrat final d'investissement en Iran depuis plusieurs années.

M. Nozari a estimé que "la signature (avec Sinopec) montre qu'il n'y a pas de manque d'investissement en Iran et que nous consolidons nos relations économiques avec la Chine".

Le "second message est que si d'autres pays souhaitent investir dans les grands projets pétroliers et gaziers iraniens, ils ne devraient pas laisser passer l'occasion", a-t-il ajouté.

La législation américaine prive les sociétés étrangères investissant en Iran d'accès au marché américain, ce qui semble avoir retenu les grands pétroliers occidentaux de s'engager plus avant en Iran.

Mais la Chine, devenue un des premiers partenaires commerciaux de l'Iran ces dernières années, a ignoré ces appels et émis par ailleurs des réserves sur l'utilité d'accentuer les sanctions de l'ONU contre Téhéran pour le contraindre à suspendre son programme nucléaire.

Le directeur d'exploration de la Compagnie nationale du pétrole iranien (Nioc) Mahmoud Mohades a indiqué à la presse que Yadavaran "contient 18,3 milliards de barils dont la part recouvrable est de 3,2 milliards de barils".

Le contrat conclu avec Sinopec est de type "buyback", ce qui veut dire que Sinopec est considéré comme un prestataire de services, sans droit sur le champ, et dont la rémunération viendra de la vente du pétrole extrait.

M. Nozari a précisé que la partie chinoise aurait droit à un retour sur investissement de 14,98%, et qu'elle serait complètement remboursée après quatre ans, et non huit selon le protocole d'accord de 2004.

Sinopec "sera le seul partenaire principal (de la partie iranienne, ndlr) et investisseur", a précisé M. Mohades, sans apporter d'autres détails.

Le champ contient, outre du pétrole brut, 76 milliards de m3 de gaz associés, et 397 millions de barils de condensats recouvrables, selon ce dernier.

Selon M. Nozari une première phase de développement du champ permettra d'atteindre une production de 85.000 barils par jour après quatre ans, avant qu'une deuxième phase, d'une durée prévue de 36 mois porte la production totale à 185.000 bpj.

Le protocole d'accord de 2004 parlait d'une production de 300.000 bpj pour Yadavaran.

Il prévoyait aussi l'achat par la Chine de 10 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié sur une période de 25 ans à partir de 2009. Ce gaz, qui aurait été tiré du champ, ne fait pas partie du contrat signé dimanche.

"La Chine est prête à acheter du GNL (gaz naturel liquéfié) à l'Iran et nous espérons parler du projet de GNL plus tard", a dit M. Zhou.

L'Iran, qui possède les deuxièmes réserves mondiales de gaz, n'a toujours pas d'installation de liquéfaction et est un importateur net de gaz.