jeudi 17 janvier 2008

Gordon Brown vient chercher des relais de croissance en Chine - Yann Rousseau

Les Echos, no. 20091 - International, vendredi, 18 janvier 2008, p. 8

Le Premier ministre britannique entame aujourd'hui une visite officielle de trois jours à Pékin et Shanghai, accompagné d'une trentaine d'hommes d'affaires. Les entreprises britanniques ont déjà lancé en Chine 5.708 projets, pour un total de 14,6 milliards de dollars.

Inquiet, comme la plupart des dirigeants occidentaux, de la dégradation de la santé économique des Etats-Unis, Gordon Brown se tourne vers les grands pays émergents d'Asie pour trouver des relais de croissance aux entreprises britanniques. Avant de se rendre dimanche en Inde, l'hôte du 10 Downing Street entame, ce matin, en Chine, en compagnie d'une trentaine d'hommes d'affaires, une visite officielle de trois jours. « Dans les prochaines années, je pressens une augmentation de 50 % de notre commerce avec la Chine. Cette nouvelle relation pourrait représenter le développement de milliers d'emplois britanniques, voire peut-être des dizaines de milliers d'emplois », a-t-il expliqué à la chaîne ITV News avant son départ.

Premier investisseur européen

Si Gordon Brown ne s'attend pas à des signatures de contrats aussi spectaculaires que ceux validés durant la visite de Nicolas Sarkozy en novembre dernier (19 milliards d'euros), plusieurs accords « importants » dans le développement durable, la construction d'aéroports, les services aux collectivités, l'acier ou encore l'assurance pourraient être paraphés. La Grande-Bretagne rappelle régulièrement qu'elle reste le quatrième plus gros exportateur de l'Union européenne en Chine et, surtout, le plus gros investisseur des Vingt-Sept dans le pays. Les entreprises britanniques ont déjà lancé en Chine 5.708 projets, représentant au total une enveloppe de 14,6 milliards de dollars.

La cause du LSE

Très performante en Chine dans les services financiers (banque et assurance) et les projets liés au mécanisme de développement propre (MDP), prévus par le protocole de Kyoto, la Grande-Bretagne reste toutefois très déficitaire dans le commerce de biens. Les dernières statistiques des Douanes britanniques montrent que le déficit commercial enregistré par le pays avec la Chine entre janvier et octobre 2007 était déjà supérieur à celui mesuré sur l'ensemble de l'année 2006. Il avait alors atteint 12 milliards de livres. Selon les Douanes chinoises, les entreprises britanniques exporteraient aujourd'hui en Chine six fois moins que leurs concurrentes allemandes.

Gordon Brown devrait donc plaider pour une plus grande ouverture du marché chinois aux projets britanniques et pour une accélération des investissements en Grande-Bretagne, où sont, pour l'instant, installées 350 entreprises chinoises. Il plaidera notamment la cause du London Stock Exchange qui doit ouvrir aujourd'hui son premier bureau de représentation à Pékin, quelques semaines après l'inauguration de ceux du Nyse Euronext et du Nasdaq. Le LSE, qui affirme avoir été en 2007 la Bourse la plus attractive pour des entreprises étrangères, a enrôlé jusqu'à présent 68 compagnies chinoises, parmi lesquelles des géants comme Sinopec, le premier raffineur d'Asie, et Air China, la seconde plus grande compagnie aérienne du pays.

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