Désormais, les temps changent rapidement en Asie. Cette victoire du Guomindang à Taiwan est un effet normal d’une alternance. Mais, en réalité, c’est non seulement un tournant dans la politique de l’île (20 millions d’habitants, mais qui compte infiniment plus par son PIB, son industrie, son dynamisme) et probablement un tournant pour la Chine elle-même.
En effet, le gouvernement de Pékin vient de perdre son meilleur ennemi, les démocrates progressistes comme ils se sont appelés depuis fort longtemps, qui revendiquent que Taiwan est une nation indépendante de la Chine, dont l’histoire n’a que tangentiellement fait partie de l’Empire du Milieu, et que Taiwan aujourd’hui devrait être reconnu comme un État indépendant par l’ensemble de la communauté internationale. Ce parti qui a exercé le pouvoir pendant une bonne dizaine d’années avec une usure de plus en plus grande vient d’être balayé aux élections législatives, contre toute attente, par le vieux KMT, le parti fondé par Sun Yat-Sen et incarné par le maréchal Chiang Kai-Chek, ancien chef de l’État chinois dans l’île de Taiwan depuis que les Américains l’y ont replié. Alors, que faut-il comprendre ?
D’abord que le populisme des démocrates progressistes a fait long feu, que leur gestion de l’économie n’est pas toujours satisfaisante, mais surtout, parce qu’il ne faut pas prendre les électeurs taiwanais pour plus naïfs qu’ils ne sont, que la politique sans cesse plus provocatrice menée par Chen Shui-bian, le premier ministre face à Pékin, a été désavoué par les électeurs. Alors pourquoi ce désaveu ?
D’abord, parce que le PIB de Taiwan qui est très élevé se réalise de plus en plus en Chine. Même les entrepreneurs qui parlent Minnan, le dialecte taiwanais, qui n’aiment pas beaucoup les gens du Nord, même ceux-là ont investi massivement dans toute la Chine. Et nous avons assisté de ce point de vue-là à une délocalisation de l’industrie taiwanaise vers des zones de bas coûts de production en Chine, pendant que Taiwan gardait la recherche, le développement. C’est un petit Japon qu’est devenu Taiwan, mais un Japon lié à la Chine. Et ensuite, émotionnellement. D’une part, les succès de Taiwan sont pour beaucoup de Taiwanais imputables au KMT. Une fois que les mauvais souvenirs démocratiques ont été effacés, la campagne systématiquement anti-Chiang Kai-Chek qui rappelle un peu Zapatero en Espagne, mené par le Parti démocratique et progressite a fait long feu. Et que derrière l’indépendance taiwanaise se profile des liens avec le Japon qui sont de plus en plus forts chez les indépendantistes taiwanais. Et donc, les électeurs ont choisi Ma Ying-Jeou, un nom qu’il faut retenir… Ma, ça va. Ce sont les deux syllabes… Eh bien, il y a deux graphies puisqu’à Taiwan, on maintient la transcription dite Wade-Gilles, celle de Anglais et des Américains. Et à Pékin, c’est la transcription pinyin. Ce n’est pas la même parce que ça va créer des confusions. Puisque je vous fais le pari sur cette antenne que Ma Ying-Jeou ne sera pas un homme de la vie politique taiwanaise uniquement, mais un homme de la vie politique chinoise.
En effet, Ma Ying-Jeou, le nouveau chef du KMT, qui avait déjà chassé les indépendantistes de la mairie de Taipeh à une époque donnée est un homme qui est un patriote chinois. Il est évidemment né à Shanghai… euh non, sa famille vient de Shanghai. Lui, est né sur l’île. Et il fait partie de cette élite qui est venue de toute la Chine qui a fait le succès de Taiwan contre la population locale, dont je ne veux pas dire du mal, mais qui est un peu plus atténuée. Et cette élite qui s’est reconnue dans le KMT a entraîné derrière elle, une grande majorité du pays vers l’idée d’une réconciliation avec Pékin. Mais, une réconciliation pas à n’importe quel prix. Et, c’est ici, j’en reviens à ce que je disais au départ. Pour les dirigeants de Pékin, qui ne veulent absolument pas relâcher la dictature, qui prétendent encore menacer Taiwan dans son intégrité par une option militaire, cette nouvelle est très mauvaise.
Ma Ying-Jeou, ce n’est évidemment pas la caricature que l’on se fait à Pékin des Taiwanais. C’est un patriote chinois et c’est un réformateur économique.
Ce qui veut dire que la Chine vient de perdre un adversaire. La réunification est en marche, mais ce ne sera pas la réunification que les communistes purs et durs espéraient. Ce sera une réunification passant par un compromis historique avec la bourgeoisie taiwanaise. Et si on ajoute les PIB entre Taiwan, Hong Kong et le capitalisme privé en Chine, eh bien la victoire est en train de changer de camp.
Ma Ying-Jeou a été formé à Harvard. Retenez ce nom ! Il va compter.
En effet, le gouvernement de Pékin vient de perdre son meilleur ennemi, les démocrates progressistes comme ils se sont appelés depuis fort longtemps, qui revendiquent que Taiwan est une nation indépendante de la Chine, dont l’histoire n’a que tangentiellement fait partie de l’Empire du Milieu, et que Taiwan aujourd’hui devrait être reconnu comme un État indépendant par l’ensemble de la communauté internationale. Ce parti qui a exercé le pouvoir pendant une bonne dizaine d’années avec une usure de plus en plus grande vient d’être balayé aux élections législatives, contre toute attente, par le vieux KMT, le parti fondé par Sun Yat-Sen et incarné par le maréchal Chiang Kai-Chek, ancien chef de l’État chinois dans l’île de Taiwan depuis que les Américains l’y ont replié. Alors, que faut-il comprendre ?
D’abord que le populisme des démocrates progressistes a fait long feu, que leur gestion de l’économie n’est pas toujours satisfaisante, mais surtout, parce qu’il ne faut pas prendre les électeurs taiwanais pour plus naïfs qu’ils ne sont, que la politique sans cesse plus provocatrice menée par Chen Shui-bian, le premier ministre face à Pékin, a été désavoué par les électeurs. Alors pourquoi ce désaveu ?
D’abord, parce que le PIB de Taiwan qui est très élevé se réalise de plus en plus en Chine. Même les entrepreneurs qui parlent Minnan, le dialecte taiwanais, qui n’aiment pas beaucoup les gens du Nord, même ceux-là ont investi massivement dans toute la Chine. Et nous avons assisté de ce point de vue-là à une délocalisation de l’industrie taiwanaise vers des zones de bas coûts de production en Chine, pendant que Taiwan gardait la recherche, le développement. C’est un petit Japon qu’est devenu Taiwan, mais un Japon lié à la Chine. Et ensuite, émotionnellement. D’une part, les succès de Taiwan sont pour beaucoup de Taiwanais imputables au KMT. Une fois que les mauvais souvenirs démocratiques ont été effacés, la campagne systématiquement anti-Chiang Kai-Chek qui rappelle un peu Zapatero en Espagne, mené par le Parti démocratique et progressite a fait long feu. Et que derrière l’indépendance taiwanaise se profile des liens avec le Japon qui sont de plus en plus forts chez les indépendantistes taiwanais. Et donc, les électeurs ont choisi Ma Ying-Jeou, un nom qu’il faut retenir… Ma, ça va. Ce sont les deux syllabes… Eh bien, il y a deux graphies puisqu’à Taiwan, on maintient la transcription dite Wade-Gilles, celle de Anglais et des Américains. Et à Pékin, c’est la transcription pinyin. Ce n’est pas la même parce que ça va créer des confusions. Puisque je vous fais le pari sur cette antenne que Ma Ying-Jeou ne sera pas un homme de la vie politique taiwanaise uniquement, mais un homme de la vie politique chinoise.
En effet, Ma Ying-Jeou, le nouveau chef du KMT, qui avait déjà chassé les indépendantistes de la mairie de Taipeh à une époque donnée est un homme qui est un patriote chinois. Il est évidemment né à Shanghai… euh non, sa famille vient de Shanghai. Lui, est né sur l’île. Et il fait partie de cette élite qui est venue de toute la Chine qui a fait le succès de Taiwan contre la population locale, dont je ne veux pas dire du mal, mais qui est un peu plus atténuée. Et cette élite qui s’est reconnue dans le KMT a entraîné derrière elle, une grande majorité du pays vers l’idée d’une réconciliation avec Pékin. Mais, une réconciliation pas à n’importe quel prix. Et, c’est ici, j’en reviens à ce que je disais au départ. Pour les dirigeants de Pékin, qui ne veulent absolument pas relâcher la dictature, qui prétendent encore menacer Taiwan dans son intégrité par une option militaire, cette nouvelle est très mauvaise.
Ma Ying-Jeou, ce n’est évidemment pas la caricature que l’on se fait à Pékin des Taiwanais. C’est un patriote chinois et c’est un réformateur économique.
Ce qui veut dire que la Chine vient de perdre un adversaire. La réunification est en marche, mais ce ne sera pas la réunification que les communistes purs et durs espéraient. Ce sera une réunification passant par un compromis historique avec la bourgeoisie taiwanaise. Et si on ajoute les PIB entre Taiwan, Hong Kong et le capitalisme privé en Chine, eh bien la victoire est en train de changer de camp.
Ma Ying-Jeou a été formé à Harvard. Retenez ce nom ! Il va compter.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire