Les Chinois divorcent presque cinq fois plus aujourd'hui qu'il y a trente ans. Selon le ministère des affaires civiles, ils étaient, en 1980, 341 000 à avoir rompu les liens du mariage, ils ont été 1,4 million à faire de même en 2007. Soit une augmentation de 18,2 % par rapport à l'année précédente. Les sociologues expliquent ce phénomène par le fait que de moins en moins de femmes acceptent, en milieu urbain, d'être trompées par leurs maris. De même, les couples sont moins enclins aux compromis qu'autrefois en dépit du caractère conservateur d'une société stigmatisant encore les divorcés.
Les Chinois divorcent presque cinq fois plus aujourd'hui qu'il y a trente ans. Selon le ministère des affaires civiles, ils étaient, en 1980, 341 000 à avoir rompu les liens du mariage, ils ont été 1,4 million à faire de même en 2007. Soit une augmentation de 18,2 % par rapport à l'année précédente.
Les sociologues expliquent ce phénomène par le fait que de moins en moins de femmes acceptent, en milieu urbain, d'être trompées par leurs maris. De même, les couples sont moins enclins aux compromis qu'autrefois en dépit du caractère conservateur d'une société stigmatisant encore les divorcés.
Par ailleurs, sur le plan administratif, il est désormais très facile et très rapide de divorcer en Chine. Depuis 2003, les formalités peuvent être accomplies en une journée pour la somme de 10 yuans (1 euro). Terminé le temps où, durant la période maoïste, il fallait demander la permission aux responsables de l'unité de travail ou au comité du parti pour quitter son conjoint.
TARIFS PRÉFÉRENTIELS
Enfin, certaines réglementations en vigueur dans des entreprises ou des municipalités ont incité plus de couples à divorcer, pour des raisons essentiellement pratiques. A Shijiazhuang, chef-lieu de la province de Hebei qui entoure Pékin, on a ainsi assisté ces derniers temps à une ruée sur le bureau du divorce à la mairie.
La filiale locale de la compagnie nationale Petrochina venait de promettre que les célibataires ou les divorcés contraints de prendre une retraite anticipée dans le cadre d'une restructuration de l'entreprise pourraient postuler à nouveau pour un travail. L'entreprise s'exonérait ainsi des charges accordées traditionnellement, dans le secteur d'Etat, aux couples mariés en matière d'éducation et de logement.
Résultat, en treize jours, vingt couples travaillant dans l'entreprise ont divorcé. Un article de l'agence de presse Chine nouvelle ironise : " Maintenant, quand les gens du quartier se croisent dans la rue, ils se disent : "quand divorcez-vous ?" " L'hebdomadaire Nanfangzhuomo fait état de cas similaires dans un district de la municipalité de Chongqing (Sud-Ouest). Près de 2 000 couples y ont divorcé après l'annonce d'une nouvelle réglementation proposant un logement à des prix préférentiels pour chaque paysan célibataire et divorcé exproprié de ses terres dans le cadre de l'extension des zones urbaines.
Les couples ne pouvant prétendre qu'à un logement pour deux, l'astuce est donc de se remarier pour bénéficier d'une pièce de plus... D'autres, ayant réalisé que l'on est en droit d'acheter une pièce supplémentaire aux mêmes tarifs si l'on se marie avec un citadin, se sont remariés après avoir divorcé !
Le cas extrême est celui de Wei Shufang, 60 ans, chef de l'association des femmes du village, qui après avoir divorcé de son vieux mari a aussitôt convolé en justes noces avec un étudiant de 20 ans originaire de la ville... Certains ont dû vendre la mèche aux autorités qui viennent de supprimer cette politique de prix préférentiels.
Enfin, le coût prohibitif des mariages dissuadent de nombreux Chinois. La classe moyenne, notamment à Pékin, doit dépenser, en moyenne, 6 000 euros pour se marier dans la capitale, où le revenu moyen annuel plafonne autour des 2 200 euros.
Bruno Philip (Pékin, correspondant)
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