Le directeur de la rédaction des Échos, Erik Izraelewicz, a annoncé, hier, aux journalistes du quotidien économique français son départ pour son concurrent La Tribune (propriété du holding News Participations, d'Alain Weill), dont il deviendra dans les prochains jours directeur des rédactions et directeur général adjoint.
Il a dépeint une situation devenue selon lui difficile aux Échos, liée à « des vexations, humiliations et interventions de Nicolas Beytout », le nouveau président du groupe Les Échos et de DI Group. Erik Izraelewicz lui reproche aussi la conclusion de partenariats audiovisuels.
Il quitte Les Échos, moins d'un mois après le départ du directeur général, David Guiraud. Ce dernier a, depuis, rejoint le groupe Le Monde, en tant que directeur général. Henri Gibier, directeur adjoint de la rédaction, remplacera temporairement Éric Izraelewicz.
Réunis dans l'après-midi en assemblée générale, les journalistes des Échos ont décidé de suspendre la parution du titre pour aujourd'hui, ainsi que la production du site Internet. Ils ont voté cette décision à une majorité de 106 voix pour, 41 bulletins contre, 2 blancs et 2 nuls.
Les journalistes rappellent qu'aux termes des accords signés avec le nouvel actionnaire LVMH, la nomination du prochain directeur de la rédaction par le futur Conseil de surveillance des Échos sera soumis au droit de veto de la majorité de la rédaction. En outre, cette nomination devra être avalisée par deux des trois sages qui composeront le futur comité d'indépendance éditoriale.
Les délégués syndicaux et la Société des journalistes ont précisé qu'ils seront « extrêmement vigilants sur le respect de ces engagements, et notamment le respect des prérogatives du futur directeur de la rédaction ».
Nicolas Beytout se dit pour sa part « effaré et scandalisé par la violence des attaques d'Erik Izraelewicz. Rien de ce qu'il a dit n'est vrai, je m'en suis expliqué devant la rédaction. C'est un habillage habile pour expliquer son départ à la concurrence, qu'il négocie depuis un mois. »
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