Le Monde - Culture, mardi, 4 mars 2008, p. 21
PHOTO : Edison Chen, le 21 février 2008 à Hong-Kong. REUTERS/BOBBY YIP
Dans une salle pleine à craquer de photographes et de cameramen, comme Hongkong n'en avait plus vu depuis les événements de la rétrocession à la Chine, en 1997, Edison Chen, la coqueluche des adolescentes de toute la région, acteur mais surtout chanteur adulé, est finalement réapparu en public, sous haute protection de la police (Le Monde du 20 février).
Trois semaines après que les premières photos indécentes de lui et surtout de sept de ses conquêtes féminines, dans des poses allant du coquin à l'obscène, sont apparues sur Internet, le jeune premier a demandé pardon à ses parents, à ses fans, aux " dames " des photos, à la société qui, selon lui, a été " affectée dans son ensemble ". Il est bien l'auteur des photos mpais c'étaient des images " très privées ", a-t-il expliqué, devenues très publiques à la suite de leur vol par des techniciens chargés de réparer son ordinateur. Des millions d'internautes les auraient vues.
Des médias locaux ont largement participé à l'hystérie collective en publiant ces photos, ce qui a fini par provoquer un tollé du public, et notamment des parents des jeunes groupies d'Edison Chen. Ce dernier a précisé, à leur égard : " Ce que j'ai fait n'est pas un exemple à suivre. "
Les sept malheureuses qui ont fait les frais du voyeurisme de Chen vont avoir du mal à se refaire une image. Plusieurs avaient des carrières bien établies. L'apparition de la chanteuse Gillian Chung Yan-tung (du groupe Twins) dans une émission télévisée a provoqué des milliers d'appels de spectateurs outrés. Et, le 23 février, une autre pop star, Fiona Sit Hoi-Kei, pourtant non directement associée au scandale, s'est pris une bouteille de thé vert sur la tête pendant un événement de charité.
Le milieu hongkongais aurait pour sa part indiqué son intention de venger l'honneur souillé des jeunes filles exposées et aurait mis la tête d'Edison Chen à prix. Le tabloïd Apple Daily a même affirmé qu'une personnalité de ce milieu offrait un demi-million de dollars hongkongais (environ 50 000 euros) pour lui trancher une main... La police redoute que cette affaire, commencée comme un vulgaire chantage auprès des protecteurs des stars et starlettes exposées, ne déclenche un règlement de comptes entre triades (groupes mafieux).
Toujours est-il que Edison Chen a annoncé qu'il jetait l'éponge. Une fois honorés les contrats déjà signés, il quittera la scène hongkongaise. Quant à sa fiancée, également exposée, elle ne veut plus l'épouser.
Florence de Changy
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