« Vierge très sainte, Mère du Verbe incarné et notre Mère, vénérée dans le sanctuaire de Sheshan sous le vocable d'"Aide des Chrétiens", toi vers qui toute l'Église qui est en Chine regarde avec une profonde affection, nous venons aujourd'hui devant toi pour implorer ta protection.
Tourne ton regard vers le peuple de Dieu et guide-le avec une sollicitude maternelle sur les chemins de la vérité et de l'amour, afin qu'il soit en toute circonstance un ferment de cohabitation harmonieuse entre tous les citoyens.
Par ton "oui" docile prononcé à Nazareth, tu as permis au Fils éternel de Dieu de prendre chair dans ton sein virginal et d'engager ainsi dans l'histoire l'oeuvre de la Rédemption, à laquelle tu as coopéré par la suite avec un dévouement empressé, acceptant que l'épée de douleur transperce ton âme, jusqu'à l'heure suprême de la Croix, quand, sur le Calvaire, tu restas debout auprès de ton Fils, qui mourait pour que l'homme vive.
Depuis lors, tu es devenue, de manière nouvelle, Mère de tous ceux qui accueillent dans la foi ton Fils Jésus et qui acceptent de le suivre en prenant sa Croix sur leurs épaules. Mère de l'espérance, qui, dans l'obscurité du Samedi saint, avec une confiance inébranlable, est allée au devant du matin de Pâques, donne à tes fils la capacité de discerner en toute situation, même la plus obscure, les signes de la présence aimante de Dieu.
Notre-Dame de Sheshan, soutiens l'engagement de tous ceux qui, en Chine, au milieu des difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer, à aimer, afin qu'ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus. Dans la statue qui domine le Sanctuaire, tu élèves ton Fils, le présentant au monde avec les bras grands ouverts en un geste d'amour. Aide les catholiques à être toujours des témoins crédibles de cet amour, les maintenant unis au roc qui est Pierre, sur lequel est construite l'Église.
Mère de la Chine et de l'Asie, prie pour nous maintenant et toujours. Amen ! »
Benoît XVI a décidément le regard tourné vers l'Orient. Vendredi, le Vatican a rendu public une prière écrite de sa main pour la Journée mondiale de prière pour l'Église de Chine, instituée par lui et qui aura lieu le 24 mai, un an après l'importante lettre qu'il lui avait adressée. Une première, qu'il faut rattacher à tous ses efforts pour normaliser la situation de cette Église divisée et affirmer son lien avec Rome. Cette prière du pape, publiée aussi en chinois traditionnel et en chinois simplifié, est adressée à la Vierge de Sheshan (lire La Croix du 9 mai).
La Croix, no. 38059
Explication, jeudi, 22 mai 2008, p. 21
Explication.
Benoît XVI demande à toute l'église de prier samedi pour l'Eglise de Chine.
Dans sa lettre aux catholiques chinois publiée le 30 juin 2007, le pape a appelé les catholiques du monde entier à prier pour l'Église de Chine ce 24 mai : un nouveau geste illustrant son souci de ne pas oublier les 14 millions de catholiques vivant dans ce pays.
MALOVIC Dorian
Quelle est la portée de cet appel ?
L'appel de Benoît XVI à une « Journée de prière pour l'Église en Chine » figure à la fin de sa lettre aux catholiques de Chine, publiée l'an dernier. Il n'a pas échappé aux catholiques chinois, comme aux autorités politiques du pays, qui s'y sont préparés chacun de façon différente. Le 16 mai vient d'être publiée la prière du pape à la Vierge vénérée au sanctuaire de Sheshan, près de Shanghaï (lire La Croix du 19 mai), une prière largement diffusée dans le monde entier et en Chine, et publiée en chinois classique et simplifié, italien, anglais, français, allemand, espagnol et portugais. Le message s'adresse aux catholiques du monde entier, afin qu'ils intègrent dans leur prière et leur esprit cette Église de Chine qui a tant souffert, mais dont il ne faut plus se méfier comme par le passé. Pour Benoît XVI, les catholiques de Chine sont fidèles à Rome et à l'Évangile, ils ont besoin du soutien de l'Église universelle.
Comment a-t-il été perçu en chine ?
Forts du soutien de l'étranger, les catholiques de Chine ne se sentent plus seuls. Le message du pape veut clairement leur faire comprendre qu'ils doivent s'efforcer d'unifier leur Église, surmonter les divisions politiques, pastorales ou personnelles du passé. En dépit des améliorations réelles de ces dernières années, des tensions demeurent entre le clergé et les autorités politiques qui tiennent à contrôler cette communauté. Benoît XVI veut assurer les catholiques de Chine de son soutien.
Comment réagissent les responsables politiques ?
En pleine catastrophe, suite au séisme qui a fait plus de 70 000 morts et disparus dans la province du Sichuan, les démarches du pape qui a « prié pour les victimes » le 14 mai ne sont pas ignorées du gouvernement de Pékin. Le Saint-Siège cherche à améliorer ses relations avec les autorités chinoises afin, précisément, de réunifier cette Église. Sa politique de la main tendue vise également à prouver à la Chine que les catholiques et le pape ne représentent pas un danger pour le régime. Même discret, le dialogue est aujourd'hui permanent entre Rome et Pékin.
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