L'opération traduit parfaitement l'effervescence tous azimuts en Chine. Son défaut est qu'elle manque de discours. On sort en ne sachant pas s'il existe un style chinois du XXIe siècle dans le design, l'architecture, le graphisme ou les vêtements. Il s'agit d'une balade dans un nouveau monde. Il y a cette figure du panda version manga, un jouet géant baptisé Jiji qui symbolise, selon les organisateurs de l'exposition, ces enfants uniques nés à partir des années 1980 : « Mignons mais stupides. » Il y a ce spot publicitaire pour un téléphone portable où la gracieuse actrice Zhang Ziyi - connue en France pour son interprétation dans « Tigres et Dragons » - exécute quelques figures acrobatiques. Et, plus surprenant, des ordinateurs portables entièrement gainés de cuir comme des sacs à main, illustration de ce goût pour un nouveau « life style » des Chinois aisés.
En design proprement dit, la figure forte qui ressort de l'exposition est l'artiste Shao Fan, qui sera d'ailleurs l'objet d'une exposition en octobre prochain au Musée des arts décoratifs à Paris. Il conçoit des objets qui sont un mix savant de tradition chinoise et de modernité occidentale, comme son tabouret « Ming » aux formes courbes mais aux volumes évidés. Enfin, en architecture, la place centrale est occupée par un bâtiment emblématique du nouveau Pékin, la CCTV Tower, qui doit concentrer en son sein toutes les unités de production de la télé d'Etat. Elle marque le paysage de la mégapole par sa forme surprenante de deux tours distordues reliées par une barre horizontale. Reste que l'oeuvre de la Cité du futur a été conçue par le Hollandais Rem Koolhaas. Ce n'est pas exactement ce qu'on appelle du design chinois...
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