Ils n'ont pas eu besoin de Jacques Attali et de son rapport sur « la libération de la croissance » pour exprimer leur colère. D'après « China Daily » (proche du pouvoir), les chauffeurs de taxi de Sanya (au sud de la province insulaire de Hainan) ont poursuivi hier leur mouvement de grève qui a commencé lundi pour protester contre les coûts élevés de location de leurs véhicules et contre les taxis clandestins. La protestation a pris de l'ampleur hier avec une manifestation devant les locaux du gouvernement, après l'arrestation de 28 chauffeurs. Ceux-ci, d'après la police municipale citée par le quotidien chinois, auraient attaqué des collègues non grévistes. Sanya n'est pas la seule ville en Chine à être touchée par une telle protestation. A Chongqing, plus de 8.000 taxis de la quatrième ville chinoise (Sud-Ouest) ont fait grève la semaine dernière pour des motifs similaires. Du coup, la municipalité de Chongqing a décidé de lancer une vaste opération contre les taxis illégaux pendant le week-end. Dans un autre article, « China Daily » se penche sur les raisons profondes du malaise de cette profession. Un malaise qui touche presque toutes les grandes villes chinoises. D'après un chercheur de l'Académie chinoise de sciences sociales, Yu Hui, les chauffeurs de taxi sont obligés d'acheter à des prix exorbitants leur licence auprès de compagnies qui opèrent sans concurrence. « L'un des problèmes de cette profession est la différence de revenu entre les chauffeurs et les dirigeants de ces compagnies », affirme le chercheur. Ainsi, à Pékin, un conducteur gagne 2.000 yuans (230 euros) après avoir payé de 5.000 à 6.000 yuans de commissions à sa compagnie. En revanche, son patron lui touche jusqu'à 20.000 yuans. Yu a affirmé au quotidien chinois qu'un très grand nombre de responsables politiques et leurs familles ont pris des participations dans ces sociétés.
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