China Investment Corp. (CIC) et China Life ont démenti, hier, avoir envisagé un rachat de certaines filiales d'AIG. Les autorités centrales se montrent prudentes.
Depuis la fin de la semaine dernière, les marchés chinois sont agités chaque jour d'audacieuses déclarations, toujours anonymes, de « cadres » de grands groupes financiers chinois évoquant l'appétit de leur entreprise pour les actifs asiatiques d'AIG. Pour tous, la logique est la même. Peinant à démarrer leur expansion internationale, les géants locaux de la banque et de l'assurance voient dans le rachat de filiales d'AIG, l'occasion unique de mettre la main sur des réseaux d'activités bien implantées dans la région. AIA China s'est ainsi imposé comme le plus important spécialiste étranger de l'assurance-vie en Chine quand American Life Insurance Co. (Alico) contrôle une base de clientèle solide au Japon.
Rachats « improbables »
Tout au long du week-end, les experts ont ainsi naturellement évoqué la pertinence d'un rachat des 49 % qu'AIG détient au sein d'Alico par un consortium emmené par le fonds souverain chinois CIC (« Les Echos » du 24 novembre). Hier, un responsable du fonds a assuré que ce rachat n'aurait jamais été envisagé. Parallèlement, un autre « cadre » de China Life, le numéro un chinois de l'assurance-vie, a, lui aussi, assuré que sa société lorgnait « des pans d'activités d'AIG, surtout ceux en Asie, à Hong Kong, à Singapour et en Corée du Sud ». Hier, son enthousiasme a été refroidi par Miao Jianmin, le vice-président de la société, qui a indiqué qu'il n'avait jamais entendu parler d'un tel projet.
Tentant de mettre un terme à l'emballement des rumeurs, Meng Zhaoyi, le responsable des affaires internationales de la CIRC, le régulateur chinois de l'assurance, a assuré qu'il était pour le moment « improbable » que des acteurs chinois se portent candidats au rachat des actifs asiatiques d'AIG. Si Pékin encourage régulièrement ses groupes financiers à s'étendre à l'international, notamment en Asie, les autorités ont été récemment refroidies par les « ratés » de certains de ses géants. CIC, Ping An ou encore China Development Bank ont enregistré ces derniers mois des dévalorisations spectaculaires de leurs participations dans des groupes étrangers (Morgan Stanley, Fortis, Barclays...) dont la santé financière n'avait pas été bien appréciée. Le gouvernement risque donc de se montrer prudent avant de laisser l'un de ses groupes se lancer dans la bataille du rachat des filiales asiatiques d'AIG dont l'issue pourrait s'avérer très coûteuse.
Yann RousseauDE NOTRE CORRESPONDANT À PÉKIN.
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