Aux Etats-Unis, les importations de vêtements en provenance de Chine sont en recul cette année, pour la première fois depuis longtemps. En Europe, elles ne progressent que de 3 %.
C'est un des effets de la crise : dans le textile-habillement, le rouleau compresseur chinois n'avance plus du tout aussi vite qu'avant. En Europe, les importations de vêtements en provenance de Chine et de Hong Kong ne devraient progresser que de 3 % cette année, à 24,2 milliards d'euros, selon les prévisions présentées hier par l'Institut français de la mode (IFM), alors qu'elles avaient doublé en cinq ans. La Chine continuerait toutefois de gagner des parts de marché, notamment dans les tee-shirts, les pulls ou les soutiens-gorge, alors que les importations venant des autres zones baisseraient, elles, d'environ 5 %.
Prudence et proximité
Mais« la reprise de l'activité, lorsqu'elle se profilera, devrait profiter aux zones plus proches de l'Europe », notamment au Maghreb, estime Gildas Minvielle, de l'IFM. Deux raisons à cela : la prudence des acheteurs, qui favorise la proximité pour répondre à une demande de plus en plus volatile, et la remontée du dollar, qui renchérit les importations asiatiques.
Plus frappant : aux Etats-Unis, deuxième marché mondial, les importations chinoises sont en recul cette année, pour la première fois depuis longtemps. Un repli qui bénéficie en premier lieu au Vietnam. Ses exportations vers les Etats-Unis sont en croissance de 23 % en rythme annuel. Ce pays est de ceux dont les coûts salariaux sont les plus faibles au monde : dans le textile, ils sont estimés à 0,46 dollar par heure, soit 45 % de moins qu'en Chine côtière et... 47 fois moins qu'en France. C'est désormais le deuxième fournisseur du marché américain.
A terme, cependant, les experts de l'IFM s'attendent à ce que la Chine reprenne sa marche en avant. Car c'est toujours là que se concentrent les investissements. L'an dernier, 68 % des nouveaux équipements de tissage et 47 % de ceux de filature livrés dans le monde ont été mis en place en Chine. « C'est le signe de la volonté du pays de moderniser son industrie du textile-habillement », et le gage de futurs gains dans les parts de marché, estime Gildas Minvielle.
D. C.
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