Les violentes émeutes qui ont éclaté en Chine dans la province du Guangdong, fin novembre, après que des centaines d'ouvriers ont été licenciés par des fabricants de jouets, pourraient être un signe avant-coureur du climat à venir dans d'autres pays victimes de la chute des transferts d'argent.
La bande côtière de la Chine importe massivement des travailleurs non qualifiés en provenance de l'immense arrière-pays. Selon Benoit Vermander, directeur de l'Institut Ricci de Taipei à Taïwan, « près de 150 millions de paysans chinois ont quitté leurs champs au cours de ces dernières années pour trouver un emploi dans le bâtiment, les usines de montage, etc. ». Jusqu'à il y a peu, « ce nombre augmentait sans cesse », explique M. Vermander. Mais la mécanique s'est arrêtée. Officiellement, les statistiques du chômage indiquent une hausse légère de 3 % à 4 %. Mais elles ne couvrent que les Chinois munis d'une autorisation. Les « clandestins » se comptent, eux, par millions.
Quant aux conséquences financières pour l'arrière-pays, elles sont difficiles à quantifier. « Les transferts ont lieu en liquide quand la personne retourne au pays. Mais cet argent a un rôle vital, il a permis de bâtir des maisons neuves, financer l'accès aux soins, des achats de bétail, l'école pour les enfants. » Une manne qui est en train de subitement disparaître.
Yves Mamou
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