jeudi 18 décembre 2008

PORTRAIT - Deng Xiaoping

Les Echos, no. 20324 - Crible, jeudi, 18 décembre 2008, p. 37

Communiste, il l'était de toutes ses fibres. C'est à vingt ans, alors qu'il travaillait en France, notamment à l'usine de Billancourt, citadelle ouvrière de Renault, que le futur maître de la Chine adhéra au PC chinois. Lorsque sa mère meurt d'une tuberculose, en 1926, ce fils d'un petit propriétaire du Sichuan achève son « éducation » marxiste à Moscou. Au côté de Mao, ce jeune homme très cultivé - plus tard surnommé par la propagande « l'encyclopédie vivante » - joue le rôle de commissaire politique durant la Longue Marche. Sa plus fameuse citation, assimilée à tort au grand virage réformiste de 1978, date en fait de 1961 : « Peu importe que le chat soit gris ou blanc, l'important est qu'il attrape les souris », avait-il déclaré lors d'une réunion à Guangzhou. En lançant, lors du Congrès de 1978, la « politique d'ouverture » de l'économie chinoise, Deng s'est assuré une place dans la postérité, ternie toutefois par la féroce répression de Tiananmen. Retiré de la politique en 1992, décédé en 1997, à quatre-vingt douze ans, d'une affection pulmonaire et d'une Parkinson, c'était une personnalité ambiguë. Mais son bilan se résume simplement, à la façon de ce Pékinois anonyme interrogé lors du
dixième anniversaire de sa mort : « Mao nous a donné un bol de riz, Deng a mis un gros morceau de viande dedans. »

PHOTO - Wang Wenlan / REUTERS

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