La Chine, réserve de croissance pour le luxe en 2009 ? C'est ce qu'espèrent les grands noms du secteur face à la perspective d'un déclin des ventes globales " Nous continuons d'enregistrer une forte croissance dans nos boutiques en Chine et restons confiants pour le reste de 2009 ", a indiqué auMonde Christopher Zanardi-Landi, le représentant de Louis Vuitton dans ce pays, après l'ouverture par la marque d'un vingt-septième magasin, le 16 janvier, à Taiyuan (Shanxi)." Nous prévoyons plusieurs ouvertures de nouvelles boutiques dans les mois qui viennent ", a ajouté M. Zanardi-Landi.
La dernière étude de Bain & Company sur les produits de luxe dans le monde, publiée en octobre 2008, pronostique 30 % de croissance annuelle moyenne sur les cinq prochaines années en Chine. Elle estime par ailleurs que le nombre de" high net worth individuals " (individus à fort potentiel économique) s'élève à 415 000, soit plus que la Russie, l'Inde et le Brésil réunis.
L'INTÉRIEUR, NOUVEL ELDORADO
Connue pour ses industries lourdes, la capitale de la province du Shanxi, sorte de mini-émirat du charbon situé au sud-ouest de Pékin, Taiyuan est emblématique de ces agglomérations de l'intérieur que les spécialistes du marketing appellent" villes de seconde catégorie " : longtemps sous-développées, elles rattrapent aujourd'hui leur retard sur les métropoles côtières.
Ces capitales de provinces parfois plus peuplées que bien des pays européens figurent aux yeux des marques implantées depuis longtemps en Chine comme les nouveaux " marchés émergents " au sein du grand marché chinois. Ainsi, parmi les dix boutiques ouvertes dans le pays par Louis Vuitton en 2008, sept le sont dans ces nouveaux pôles de croissance (Shenyang, Changsha, Wuhan, Tianjin ou Urumqi)." Même dans ces villes, les gens connaissent la marque soit en étant allé à Pékin, soit à travers les magazines. Ces gens qui s'intéressent au luxe ont tout à coup l'opportunité d'acheter dans leur propre ville ", explique Grace Zhao, directrice de la communication de Louis Vuitton en Chine.
Comme d'autres marques de luxe, mais avec une longueur d'avance - la première boutique a ouvert à Pékin en 1992 -, Louis Vuitton poursuit son ancrage en Chine, un pays qui pourrait devenir pour la marque française un second Japon.
La crise mondiale va-t-elle donner un coup d'arrêt à ce mouvement ? La réponse n'est pas évidente. D'un côté, la consommation est devenue une ardente obligation : les Chinois sont appelés à " désépargner ". Mais d'un autre, le ralentissement annoncé provoque une inquiétude diffuse : les jeunes cols blancs des grandes villes côtières, clients types des produits de luxe, sont ceux, dont" le pouvoir d'achat est extrêmement instable ", note l'analyste Liu Zheng dans le China Daily. Or les réductions de primes ou de salaires sont aujourd'hui légion...
Brice Pedroletti
PHOTO - Gilles Sabrié !!!
© 2009 SA Le Monde. Tous droits réservés.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire