Désireuse de resserrer ses liens avec l'Europe, et peut-être de mettre fin à sa brouille avec la France, la Chine ne pouvait pas déléguer meilleur conciliateur que son Premier ministre sur le Vieux Continent. L'homme qui répond à l'invitation de la Commission européenne et du forum de Davos a été surnommé dans son pays le « Premier ministre du peuple ». Ses compatriotes n'ont pas oublié qu'il avait choisi, il y a quelques années, de passer le nouvel an chinois au fond d'une mine, près des travailleurs. Originaire de Tianjin, formé dans la prestigieuse université de Nankin, c'est un technocrate qui n'a pas peur d'aller sur le terrain. Fervent défenseur des paysans, pour lesquels il a obtenu diverses réductions d'impôt, ce père de deux enfants fut aussi celui qui organisa le sauvetage des populations riveraines lors des grandes inondations du fleuve Yangzi Jiang. Scrupuleux au point d'en paraître fastidieux, cet ingénieur a la réputation de laisser les dossiers sensibles à portée d'oeil trois jours durant sur son bureau, pour laisser mûrir sa réflexion, et de relire trois fois tout document officiel afin d'y traquer fautes d'orthographe ou de grammaire. Communiste depuis 1965, mais épargné par toutes les purges qui se sont succédées dans le parti, il en connaît intimement les multiples couches - ce qui n'est pas peu dire pour quelqu'un dont le premier métier était géologue.
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