Après la signature vendredi d'un contrat portant sur 5 % du programme A350, l'avionneur devrait signer aujourd'hui à Londres un nouvel accord pour la fabrication d'ailes d'A320 en Chine.
Une usine aéronautique d'assemblage d'Airbus implantée à Tianjin, qui devrait récupérer la fabrication d'ailes d'Airbus A320.
Une fois de plus, la visite en Europe du Premier ministre chinois, Wen Jiabao, aura été l'occasion pour Airbus de faire avancer ses affaires sur le futur premier marché aéronautique de la prochaine décennie. L'avionneur a en effet finalisé deux importants contrats de coopération industrielle, qui conforte la place de la Chine comme premier partenaire international.
Le premier, signé vendredi en Espagne en présence de Wen Jiabao et de son homologue espagnol José Luis Zapatero, confirme l'attribution à la Chine de 5 % du programme A350, via une filiale commune détenue à 80 % par son nouvel holding aéronautique Avic et 20 % par Airbus. Il se traduira par la construction d'une nouvelle usine à Harbin, dans le nord-est de la Chine pour la fabrication à partir de 2010 de pièces en matériaux composites pour le futur biréacteur long-courrier.
Le deuxième accord, qui doit être signé aujourd'hui à Londres, entre une autre filiale d'Avic, Xi'an Aircraft International, et Airbus, devrait porter sur la fabrication d'ailes d'Airbus A320 en Chine, dans la foulée de l'inauguration de la chaîne d'assemblage de Tianjin en septembre. Aujourd'hui, une partie de ces ailes - la structure métallique - est en effet fabriquée en Chine par Xi'an Aircraft, puis expédiée à Broughton, au Royaume-Uni, pour y être équipée, avant d'être renvoyée par bateau à Tianjin, après un détour par l'Allemagne. L'accord signé aujourd'hui devrait permettre d'éliminer ces allers-retours coûteux, en centralisant une petite partie de la production d'ailes en Chine.
Stratégie de partenariats
La signature de ces deux accords, dont le premier avait été annoncé dès juillet 2008, s'inscrit dans la stratégie de partenariat qui a déjà permis à Airbus de passer de 4 % des parts de marché en Chine en 1995 à 39 % en 2008, avec 438 appareils en service fin août et plus de 400 avions en commandes.
Avec la nouvelle usine de Harbin, Airbus disposera ainsi de deux centres de production en coentreprise en Chine, ainsi que d'un centre de formation et de maintenance à Pékin, auxquels s'ajoutent les contrats de fournisseurs. Au total, les achats de services et de pièces détachés d'Airbus en Chine devraient ainsi passer de 70 millions de dollars l'an dernier à 200 millions de dollars en 2010 et 450 millions de dollars en 2015, soit un niveau équivalent à celui de Boeing qui n'a pas d'usine en Chine mais fait néanmoins beaucoup travailler l'industrie chinoise et détient encore une part de marché supérieure à celle d'Airbus.
Une simple option d'achat
Seule ombre au tableau : la signature de l'accord sur l'A350 ne s'est pas accompagnée de la moindre commande ferme. Pour l'heure, Airbus doit donc toujours se contenter d'une simple option d'achat sur 20 appareils signée en 2020, alors que son concurrent Boeing a déjà vendu plusieurs dizaines d'exemplaires de son 787 en Chine. Mais l'avionneur a bon espoir d'obtenir une première commande dans les prochains mois, à l'occasion d'un prochain grand rendez-vous comme la sortie du premier A320 assemblé en Chine, l'été prochain.
Ce premier A320 chinois - qui sera également le premier construit hors d'Europe - devrait effectuer son premier vol d'essai en mai, pour une livraison début juillet à une compagnie intérieure chinoise, qui a déjà commencé à faire la publicité pour cet appareil « made in China ». Quatre autres appareils devraient sortir de l'usine de Tianjin cette année et une douzaine en 2010, selon les déclarations récentes d'un officiel chinois, tous destinés au marché chinois.
PHOTO - Carlingue du A320 à Tianjin, septembre 2008 / AFP
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