mardi 3 février 2009

Chinalco à Rio

Les Echos, no. 20355 - Crible, mardi, 3 février 2009, p. 38

Si elles ont chanté jusqu'au début de l'été, certaines cigales se trouvent aujourd'hui encore plus dépourvues que leurs voisines. Comme s'il ne suffisait pas que leurs marchés s'effondrent sous leurs pieds, elles doivent aussi supporter le poids d'un endettement contracté trop tard pour pouvoir être absorbé par la croissance. Rio Tinto, le troisième mineur mondial, s'est offert le canadien Alcan pour 38 milliards de dollars en 2007. Il s'est également payé le luxe l'an dernier de s'estimer sous-évalué par l'offre de BHP Billiton, qui en proposait pourtant 140 milliards. Aujourd'hui, il vaut 35 milliards, soit un niveau inférieur à celui de sa dette, et ne sait plus comment financer ses crédits. La seule main qui se tende est celle de Chinalco, déjà propriétaire de 9 % de son capital. La Chine y a intérêt : elle veut sécuriser ses approvisionnements. Chinalco, dont l'investissement a déjà perdu 75 % de sa valeur, a pourtant les moyens d'imposer ses conditions et sera très regardant sur la qualité et le prix des actifs qui lui seront proposés. Rio Tinto ne peut plus se permettre de trop charger le wagonnet.

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Xiao Yaqing, président de Chinalco / AFP

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