Affecté par la contraction du marché chinois et la baisse des investissements des sociétés internationales, le numéro quatre mondial des PC table sur son plan d'économies pour restaurer sa rentabilité. 2.500 postes dans le monde vont être supprimés, ce qui devrait permettre au groupe de réaliser une économie d'environ 300 millions de dollars sur la prochaine année fiscale.
Lenovo était crédité par Gartner de 7,2 % de part de marché au cours de l'année 2008.
Dans un environnement économique particulièrement difficile et alors que les ventes d'ordinateurs sont attendues en nette baisse cette année, le groupe chinois Lenovo est à la peine. Pour autant, son PDG se déclare confiant et estime que les récentes mesures de restructuration devraient permettre à la société de rebondir. Quatrième fabricant mondial de PC derrière HP, Dell et Acer, Lenovo était crédité par Gartner de 7,2 % de part de marché au cours de l'année 2008. Une position qui s'est érodée au fil du temps.
La société, qui avait acquis la division PC d'IBM en 2005, a vu sa profitabilité souffrir de cette situation et, au 31 décembre dernier, elle enregistrait une baisse de 48 % de son bénéfice opérationnel et s'ancrait dans le rouge. Des contre-performances que ses dirigeants expliquent principalement par le ralentissement du marché chinois, la pression sur les prix de vente et les effets de change.
Lenovo a annoncé le 8 janvier un plan de réduction d'effectif portant sur 2.500 postes dans le monde. Celui-ci, qui devrait concerner 580 emplois dans la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique (Emea), dont 40 en France, est destiné à permettre au groupe de réaliser une économie d'environ 300 millions de dollars sur la prochaine année fiscale qui s'achèvera le 31 mars 2010.
Bill Amelio, dont le contrat de trois ans s'achevait fin 2008, a été remplacé à son poste début février par Yang Yuanqing, qui assumait jusqu'ici les fonctions de président. Lui-même remplacé par Liu Chuanzhi (PHOTO), fondateur de Lenovo, le PDG de la société chinoise s'affirme confiant quant à la capacité de celle-ci à rebondir. « Notre stratégie demeure inchangée, à savoir nous appuyer sur deux coeurs d'activité, le marché chinois d'une part et le marché des grandes entreprises internationales d'autre part. Ces deux secteurs souffrent actuellement de la baisse de la demande mondiale. Nous devons donc stabiliser nos ventes en Chine tout en poursuivant notre expansion sur les autres marchés, en particulier vers les PME et le grand public, ainsi que sur les marchés émergents », déclare aux « Echos » Yang Yuanqing. Pour le patron de Lenovo, le retour à la croissance des opérations domestiques constitue le préalable à l'expansion internationale. « Nous sommes confiants dans le fait que nous pouvons renouer rapidement avec les bénéfices », assure-t-il.
Haut de gamme
« Pour la première fois depuis de nombreux trimestres, la croissance hors de Chine, qui représente 60 % de notre chiffre d'affaires, a été supérieure à celle de notre marché domestique. Par ailleurs, nous réalisons entre 60 % et 70 % de nos ventes dans le secteur des entreprises, et le solde sur celui du grand public, principalement en Chine. Les grandes entreprises ont gelé leurs investissements avec la crise, mais le grand public n'a encore que modérément freiné ses achats », souligne pour sa part Milko Van Duijl, président de Lenovo Emea. Une situation dont ont tiré profit des concurrents tels Acer ou Hewlett-Packard.
Par ailleurs, sur le marché grand public, Lenovo est plutôt positionné sur les produits de haut de gamme et, actuellement, les achats dans ce secteur portent plus sur les PC d'entrée de gamme, comme le prouve la vogue des mini-PC ou des « netbooks ». Arrivé tardivement sur ce marché - Lenovo a présenté son premier « netbook » au récent CES de Las Vegas en janvier -, la société espère cependant rattraper rapidement son retard sur ce terrain.
Lenovo, qui avait, depuis décembre dernier, été donné comme désireux d'acquérir le groupe brésilien Positivo Informatica, ainsi que possible candidat au rachat des activités PC de Fujitsu Siemens, ne confirme pas avoir eu des contacts avec ces deux sociétés. Le groupe chinois demeure cependant ouvert à d'éventuelles opérations de croissance externe. « Nous sommes confiants quant à notre capacité de croître de manière organique mais, si des opportunités intéressantes se présentent, nous les examinerons certainement », indique Yang Yuanqing.
RÉGIS MARTI
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