Le président chinois a bouclé hier une longue tournée africaine. En plein ralentissement économique mondial, Pékin veut témoigner de son soutien « désintéressé » à ses partenaires africains.
Le président chinois, Hu Jintao compte maintenir la densité de ses relations avec le continent africain.
La Chine n'oublie pas l'Afrique. Jusqu'au dernier jour, le message a été martelé par le président chinois, Hu Jintao, qui a bouclé hier sur l'île Maurice une tournée d'une semaine sur le continent. « En ces temps difficiles, il est encore plus important que la Chine et l'Afrique se soutiennent mutuellement, travaillent de concert et sortent ensemble des difficultés », a insisté le chef de l'Etat lors de son passage en Tanzanie. « La Chine maintiendra la densité de ses relations avec le continent africain » - les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint l'an dernier 107 milliards de dollars -, avait-il déjà promis au Mali puis au Sénégal. Pour témoigner de la bonne foi de Pékin, dont la politique africaine est souvent taxée de « néocolonialisme » par les médias locaux et quelques capitales occidentales, la délégation chinoise a pris soin de privilégier, cette fois, des pays peu dotés en ressources naturelles et a préféré multiplier les offres d'aide au développement plutôt que les spectaculaires contrats commerciaux.
Offensive de charme
Si Hu Jintao a tout de même travaillé à Riyad - la première étape de son périple - à sécuriser l'approvisionnement de son pays en pétrole saoudien (20 % des importations chinoises de brut), il a ensuite assisté au Mali au lancement de la construction du troisième pont de Bamako, dont la facture de 58 millions d'euros devrait être payée par Pékin, avant de proposer des fonds pour rénover le réseau d'autobus de Dakar. A Dar es-Salaam, c'est un stade de 60.000 places qui a été construit par les entreprises chinoises. « La Chine a encore la capacité d'aider l'Afrique », se réjouissait cette semaine dans les médias chinois Xu Weizhong, un expert du très officiel Institut des relations internationales contemporaines de Chine, avant de louer la politique de Hu Jintao, dont l'activisme trancherait avec le récent désintérêt des autres pays ayant encore l'ambition de peser sur le continent noir. « Actuellement, la plupart des grands dirigeants, notamment en Occident, sont occupés à gérer leur crise financière. Peu se montrent sur la scène internationale », remarquait-il.
Cette offensive de charme désormais déclinée sur l'ensemble du continent doit permettre de conquérir des opinions publiques et politiques parfois méfiantes et de consolider les liens avec les pays riches en ressources, comme le Nigeria, le Soudan, la République démocratique du Congo ou encore l'Angola, où la Chine achète plus de 16 % de son pétrole importé. « Le plus grand défi de la Chine en Afrique, c'est la construction de cette confiance », estime Martyn Davies, le dirigeant de Frontier Advisory en Afrique du Sud.
A moyen terme, Pékin espère également faciliter sa percée dans d'autres projets économiques jugés capitaux pour la croissance chinoise. En Tanzanie, la délégation de Hu Jintao aurait ainsi négocié la possibilité d'investir dans la ligne de train « Tazara » qui relie le port de Dar es-Salaam aux régions minières de Zambie, où les grands groupes publics chinois ont massivement investi mais peinent à faire sortir leurs cargaisons de cuivre et de cobalt.
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