L'économie taïwanaise pourrait encore se contracter pendant au moins cinq trimestres de suite.
Après avoir espéré, un temps, un atterrissage en douceur de sa croissance, le gouvernement taïwanais a reconnu mercredi que le pays était entré dans la plus longue et la plus violente récession de son histoire. L'Agence officielle du budget et des statistiques a révélé que le produit intérieur brut (PIB) de l'île avait plongé de... 8,36 % au quatrième trimestre de 2008, après avoir déjà reculé de 1,05 % au précédent trimestre.
Shih Su-mei, le statisticien du gouvernement, estime que l'économie taïwanaise pourrait désormais se contracter pendant au moins cinq trimestres de suite avant de retrouver, peut-être, une ébauche de croissance à la fin de l'année ou début 2010. « Dans une économie mondiale si mauvaise, il nous est difficile de garder de l'espoir pour notre économie », a-t-il soufflé avant de prédire une chute du PIB de 3 % sur l'ensemble de 2009, alors qu'il progressait encore de 5,7 % en 2007 et avait stagné à 0,12 % l'an dernier.
Très dépendant de ses ventes à l'étranger, le pays est frappé de plein fouet par l'effondrement de la demande chez ses grands partenaires commerciaux. Ses exportations ont reculé de 40 % en décembre et en janvier et pourraient encore s'effondrer avec la chute des ventes vers la Chine, où les grands groupes d'électronique de l'île envoient les composants utilisés dans l'assemblage d'ordinateurs, de téléphones portables et autres téléviseurs à écran plat, destinés aux marchés européen et américain.
Nouvelle baisse de taux
Reconnaissant la fragilité actuelle de ce cycle, le gouvernement de Taiwan estime que ses exportations pourraient reculer de 20,1 % sur l'ensemble de l'année et entraîner avec elles la fermeture d'usines, la poussée du chômage et la baisse des salaires.
Pour tenter de relancer l'activité et de soutenir la consommation, la banque centrale a annoncé, quelques heures après la révélation de ces chiffres catastrophiques, une nouvelle baisse de 25 points de base de son principal taux directeur à 1,25 %. C'est la septième baisse des taux ordonnée en à peine cinq mois. D'autres pourraient intervenir rapidement, estiment les experts qui annoncent un taux directeur à 1 % dans les prochains mois.
YANN ROUSSEAU DE NOTRE CORRESPONDANT À PÉKIN.
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