mardi 17 mars 2009

La Chine renforce son offensive sur les ressources naturelles étrangères

Les Echos, no. 20385 - Marchés, mardi, 17 mars 2009, p. 32

Les prix bas des matières premières et le besoin de nombre de sociétés qui en sont productrices de réduire leur dette représentent, pour les entreprises chinoises, une opportunité d'accroître leurs investissements à l'étranger.

La crise n'atténue pas l'offensive que la Chine mène depuis plusieurs années pour s'emparer des ressources naturelles qui lui font cruellement défaut. D'après une étude de la banque Standard Chartered, les investissements directs à l'étranger réalisés par la Chine au cours du seul mois de février - 65 milliards de dollars environ, dont la très grande majorité consacrés aux matières premières - ont été équivalents à ceux de l'ensemble de l'année 2008. « Des ressources naturelles meilleur marché et le besoin pressant de beaucoup de sociétés productrices de matières premières de réduire leurs dettes représentent une opportunité parfaite pour les firmes chinoises d'accroître, dans des proportions significatives, leurs investissements directs à l'étranger », explique l'établissement financier.

Fonds spécial

Récemment, l'Administration nationale de l'énergie a créé un fonds spécial pour soutenir les entreprises étatiques du secteur avec des prêts à taux faibles et par le truchement d'injections directes de capitaux. Le raffermissement de la parité réelle du yuan, officiellement corrélé au dollar américain, et la forte baisse des actifs dans les matières premières en Australie et au Canada, jadis inaccessibles aux chinois, vont probablement faire de 2009 l'année de la montée en puissance des investissements à l'étranger de la Chine, estiment ces spécialistes. Elle peut compter sur ses banques peu endettées et riches en liquidités.

Les chinois ne sont pas seulement intéressés par des opérations géantes comme celle de Chinalco avec Rio Tinto. Ces opérateurs s'engagent aussi sur des projets de coopération beaucoup plus modestes. De même, le Canada et l'Australie ne sont pas les seuls pays dans leur collimateur. Pékin vient de promettre 9 milliards de dollars à la République démocratique du Congo pour y bâtir des infrastructures en échange de certaines concessions minières.

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