lundi 16 mars 2009

Pékin propose une reprise du dialogue avec le dalai-lama - Dominique Bari

l'Humanité - Monde, lundi, 16 mars 2009, p. 14

Chine . La porte des négociations « reste ouverte », a déclaré le premier ministre, Wen Jiabao. « Satisfaction » du côté tibétain.

Un pas est-il possible entre Pékin et le dalaï-lama ? La question est de nouveau posée après la proposition, avancée vendredi, par le premier Chinois Wen Jiabao, de reprendre les pourparlers avec la partie tibétaine. Le chef du gouvernement qui s'exprimait à l'issue de la session annuelle de l'assemblée populaire nationale, à Pékin, a déclaré que « Pékin était prêt à rencontrer le dalaï-lama pour des discussions dans le futur, si le leader spirituel tibétain abandonne toute demande séparatiste ». Wen Jiabao a répété que la porte pour des négociations était « toujours ouverte », mais, a-t-il souligné « pour que les contacts et les consultations avancent, il est important que le dalaï-lama soit sincère. Sinon, aucun résultat substantiel ne peut intervenir ». L'entourage du dirigeant tibétain a accueilli favorablement la proposition. « Sa Sainteté reste prête à discuter avec les dirigeants chinois pour trouver une solution mutuelle acceptable aux problèmes du peuple tibétain », a répondu Samdhong Rinpoche, premier ministre du gouvernement tibétain en exil, dans un communiqué diffusé samedi soir.

De part et d'autre, les positions de principe ont été réaffirmées. Le texte tibétain rappelle que le dalaï-lama ne revendique par une sécession : « Il existe des revendications essentielles. Nous ne sommes pas prêts à y renoncer, nous ne pouvons pas les abandonner », souligne le texte. Un mémorandum en faveur d'une « autonomie véritable » du Tibet avait été présenté à Pékin en octobre 2008, lors de la huitième session des négociations avec la Chine. « Il souligne clairement les aspirations du peuple tibétain dans le cadre strict des principes constitutionnels de la République populaire de Chine. Le premier ministre Wen Jiabao a semblé ne pas vouloir admettre ce document », précise le communiqué. Or, Pékin tient que le but du mémorandum « n'est pas d'obtenir l'autonomie mais l'indépendance politique du Tibet, allant à l'encontre de la Constitution chinoise ». À la suite de quoi, les pourparlers avaient été suspendus en novembre, après une timide relance en mai 2008 qui avait suivi les émeutes de Lhassa de mars.

De son côté, Wen Jiabao a réaffirmé, vendredi, que le Tibet était une partie indissociable du territoire chinois. « Le problème du Tibet, a-t-il insisté, fait partie des affaires intérieures de la Chine, qui ne tolérera aucune intervention étrangère. »

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