Dysfonctionnements et soupçons
LA FRANCE accueille désormais plus de 260 000 étudiants étrangers. Comment ces étudiants candidatent-ils aujourd'hui pour venir suivre un cursus dans un établissement d'enseignement supérieur français ?
Ils doivent tout d'abord s'inscrire en ligne sur le site Internet de CampusFrance, vitrine du supérieur français dans le monde, et faire valider leur dossier de candidature par l'un des trente-cinq centres pour les études en France (CEF) présents dans le monde.
Ces CEF organisent en particulier un test de niveau de langue, payant pour le candidat, dont la réussite est obligatoire pour obtenir son visa d'étude.
Or, dans une lettre envoyée le 19 mars, Tristan Lecoq, directeur du Centre international d'études pédagogiques (CIEP), prévenait l'ensemble des présidents d'universités de soupçons de fraude autour de ce test.
" Des dysfonctionnements ont été constatés lors de sessions du test de connaissance du français (TCF) organisées dans les centres agréés en Chine, alertait M. Lecoq. Des fraudes ont pu, de ce fait, avoir lieu et conduire le Centre international d'études pédagogiques à émettre, sur les bases de données communiquées par les centres en Chine, des attestations comportant, pour certains candidats, des résultats ne correspondant pas au niveau réel de compétence de leur titulaire. "
La majorité des centres pour les études en France organisent ce test de connaissance par écrit, en le doublant d'une épreuve orale. Mais les cinq centres chinois de Canton, Chengdu, Pékin, Shanghaï et Wuhan, ont opté pour le test sur ordinateur, également développé par le CIEP, afin de faciliter le traitement des nombreuses demandes.
" En octobre 2008, le poste diplomatique français en Chine m'a alerté. Il évoquait d'éventuelles fuites concernant le test et la circulation sur Internet de différentes versions du TCF sur ordinateur ", explique M. Lecoq.
EPREUVES COMPLÉMENTAIRES
" Pour parer à toute fraude, le CIEP a donc renouvelé l'ensemble des items des tests à la fin de l'année 2008. Et désormais, ces tests sont renouvelés tous les trimestres ", complète le directeur du CIEP. Ces mesures doivent permettre de rassurer les universités et les grandes écoles françaises, qui accueillent désormais plus de 20 000 étudiants chinois, contre moins de 2 000 il y a encore dix ans.
M. Lecoq a également proposé dans sa lettre d'organiser, " à titre gracieux ", des sessions d'épreuves d'expression écrite complémentaires pour les candidats que les établissements pourraient identifier. " Les résultats obtenus par les candidats soumis à ces sessions seront rapprochés de ceux qu'ils ont obtenus aux épreuves obligatoires du TCF passées en Chine afin de lever d'éventuels doutes sur le niveau de compétence prétendu par l'attestation originale ", a proposé le directeur du CIEP. A ce jour, aucune université n'a demandé par écrit l'organisation de ces tests complémentaires.
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1 commentaires:
Tristan Lecoq fait comme si il n'était pas en cause. Mais c'est bien le CIEP, dont il est directeur qui délivre les attestations frauduleuses.
Qu'attend le ministère pour diligenter une enquête sur le CIEP ?
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