Alors que des indicateurs économiques de premier plan [ l'évolution du PIB ] seront publiés cette semaine, le premier ministre, Wen Jiabao, affiche un optimisme prudent.
Pékin n'a désormais plus aucun doute, officiellement, sur la capacité de son économie à rebondir. « L'économie montre des signes plus positifs que prévu au premier trimestre suite au plan de relance », a confié Wen Jiabao (PHOTO) ce week-end, lors d'un déplacement en Thaïlande. Le premier ministre chinois estime que la demande intérieure - priorité du plan de relance d'un montant équivalent à 450 milliards d'euros mis en oeuvre à l'automne 2008 - a progressé de façon « régulière et durable ». Il note une hausse des investissements en capital fixe ainsi que des importations et des exportations d'un mois sur l'autre, même si les échanges commerciaux sont en recul sur un an.
Ces remarques n'ont pas été étayées de chiffres. Mais elles interviennent alors que cette semaine, justement, de nombreux indicateurs économiques de premier plan doivent être publiés : jeudi, en particulier, on connaîtra l'évolution du PIB chinois au premier trimestre et des ventes de détail au mois de mars, sans oublier l'évolution de la production industrielle.
Confiance retrouvée
Les dernières statistiques publiées laissent présager que ces chiffres seront bons. Elles faisaient état notamment d'une confiance retrouvée des entrepreneurs. Une confiance qui se retrouve aussi chez les opérateurs de marché : après avoir chuté de 65 % en 2008, la place de Shanghaï a repris 34 % sur les trois premiers mois de l'année, affichant ainsi la meilleure performance de la planète ! Une évolution à prendre avec prudence, toutefois, tant les fluctuations de la Bourse chinoise sont souvent déconnectées de la réalité de l'économie nationale.
L'autre motif de satisfaction de Wen Jiabao vient de l'évolution des prêts bancaires, qui ont été considérablement assouplis par le plan de relance. Résultat, les établissements chinois ont prêté plus que jamais depuis le début de l'année. Le total des crédits accordés en mars a battu un nouveau record à 210 milliards d'euros. Début mars, le premier ministre chinois s'était fixé pour but un total de 555 milliards à accorder sur l'ensemble de l'année 2009.
Cette relance du crédit pourrait à terme alourdir le bilan des banques de créances douteuses. Mais l'État chinois a pour l'instant d'autres soucis en tête, comme la montée du chômage qui concernerait déjà 20 millions de travailleurs migrants, selon les chiffres officiels, peut-être plus dans la réalité. D'ailleurs, malgré son optimisme, le premier ministre ne crie pas victoire trop vite. « La Chine ne peut pas sauver le monde mais ne peut pas non plus survivre sans lui », a-t-il reconnu samedi.
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