Grâce à la demande interne, l'indice de production manufacturière redémarre.
LE PREMIER ministre, Wen Jiabao, l'avait promis en début d'année : la Chine serait la première à sortir de la crise. Le Bureau national des statistiques (BNS) veut y croire, après la publication de l'indice des achats manufacturiers en hausse à 52,4 en mars contre 49 en février. Au-dessus de la barre des 50 en mars, il indique une progression de la production manufacturière.
« L'indice ne montre pas seulement que le plan de relance du gouvernement a commencé à faire effet, mais indique également une stabilisation de l'économie », assure Ma Jiantang, porte-parole du BNS. Le secteur manufacturier est un des bénéficiaires des généreux crédits accordés par les banques chinoises sur les injonctions du gouvernement.
Depuis janvier, pas moins de 400 milliards d'euros ont été prêtés par les établissements bancaires chinois. Un chiffre qui va au-delà des souhaits formulés par les autorités de voir les crédits atteindre 550 milliards sur l'ensemble de l'année. Les efforts de Pékin pour relancer la demande intérieure semblent également porter leurs premiers fruits, puisque les chiffres du BNS montrent que les commandes passées localement sont en hausse contrairement à celles venues de l'étranger.
Déclarations rassurantes
De quoi doper l'optimisme des dirigeants chinois, qui multiplient les déclarations rassurantes. « Les mesures macroéconomiques ont eu des premiers résultats et certains indicateurs majeurs montrent une reprise de la croissance », assurait fin mars Zhou Xiaochuan, directeur de la Banque centrale chinoise.
La hausse de l'indice composite de Shanghaï, qui a progressé de 32 % depuis la fin 2008, reflète une certaine confiance des investisseurs dans ces diatribes officielles. Le colossal plan de relance à 465 milliards d'euros assurerait donc à Pékin un scénario en « V » : sitôt arrivée au plus bas, l'économie rebondit. « L'économie chinoise pourrait avoir atteint le fond en mars », confirme Sherman Chan, économiste pour Moody's Economy.com, « sans pour autant retrouver le même rythme qu'avant la crise tant que l'économie mondiale ne sera pas repartie ».
Le gouvernement central continue, de son côté, de promettre une croissance à 8 % en 2009, mais de nombreux économistes ont formulé des prévisions inférieures - certaines descendent à 5 %. La Banque mondiale prévoit une croissance de 6,5 % en 2009. La Banque asiatique de développement table sur 7 %, en raison de la chute des exportations et des investissements. Sans un redémarrage de l'économie mondiale, le plan de relance ne peut suffire à porter l'économie chinoise.
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