Le groupe allemand a dévoilé hier sur le Salon de Shanghai sa Panamera, la nouvelle berline quatre places coupé Porsche. Le segment du haut de gamme est épargné par la crise en Chine, mais il souffre d'une envolée des taxes.
Le constructeur allemand a choisi le Salon de l'automobile de Shanghai pour lancer la Maserati Quattroporte.
En février dernier, ils n'avaient pu apercevoir que quelques clichés de la voiture, mais avaient immédiatement passé les premières commandes chez leurs concessionnaires de Pékin ou de Shanghai. Deux mois plus tard, les fortunés acheteurs chinois ont découvert, hier, en avant-première mondiale, la Panamera, la nouvelle berline quatre places coupé Porsche. Le constructeur allemand a choisi le Salon de l'auto de Shanghai pour célébrer son entrée sur ce segment où règnent la Maserati Quattroporte et la Mercedes-Benz CLS. « Avec ce lancement en Chine, nous voulons mettre en valeur le formidable dynamisme du marché chinois », insiste Michael Baumann, le porte-parole du groupe, qui rappelle que la Chine est désormais le troisième marché de son groupe, après les Etats-Unis et l'Allemagne.
Malgré les prémices de la crise dans le pays, Porsche a enregistré sur l'année fiscale courant d'août 2007 à juillet 2008 une progression de 145 % de ses ventes en Chine, avec 7.600 véhicules écoulés sur cette période. Entre août 2008 et janvier 2009, plus de 4.000 Porsche ont été vendues dans le pays. « Nous sommes largement au niveau de l'année dernière quand, à l'échelle mondiale, nos ventes ont reculé de 27 % », pointe Michael Baumann.
Le champagne généreux
A Shanghai, toutes les grandes marques de véhicules haut de gamme ont déployé de spectaculaires stands pour surfer sur la forte résilience de ce segment de marché dans le pays. Le champagne rosé est servi généreusement aux clients VIP invités aux journées presse, avant l'ouverture au public demain. « Bien sûr, nous avons un peu ressenti la crise fin 2008, mais les ventes restent à un très bon niveau », confirme Enrico Fois, d'AC Schnitzer, un groupe spécialisé dans la préparation de BMW et de Mini. Celui-ci lance cette année un showroom et un atelier à Pékin pour se rapprocher de sa clientèle prête à payer un surcoût de 20 % à 30 % pour s'offrir un véhicule personnalisé. Sur son stand voisin, BMW a annoncé une progression de 14 % de ses ventes, en glissement annuel, au premier trimestre, quand Mercedes revendique, lui, une poussée de 30 % sur la même période et attend beaucoup du lancement ce mois-ci de la Smart dans le pays.
S'ils n'ont été que très légèrement touchés par le ralentissement économique - la croissance chinoise est « tombée » à 6,8 % au dernier trimestre de 2008 et à 6,1 % au premier trimestre de 2009 -, les constructeurs automobiles étrangers haut de gamme ont surtout souffert, l'an dernier, de la hausse des taxes à la consommation imposées sur leurs grosses cylindrées. Cherchant officiellement à encourager les ventes de véhicules peu polluants, les autorités ont indirectement renchéri de plus de 10.000 euros le prix des voitures de sport les plus gourmandes en carburant.
En Chine, la Panamera sera commercialisée, à partir de janvier 2010, au prix de 1,85 million de yuans, soit environ 200.000 euros, quand elle ne coûtera en Allemagne que 94.000 euros. « Même pour les clients d'un certain niveau, ces taxes ont été un frein psychologique, explique Stephan Winkelmann, le PDG de Lamborghini. Mais nous sommes toutefois revenus sur de bonnes tendances. » La marque mythique de Sant'Agata Bolognese, qui a livré 72 bolides dans le pays en 2008, prévoit de doubler son nombre de concessionnaires en Chine cette année.
YANN ROUSSEAU À SHANGHAI.
PHOTO - La Panamera et ses atouts, salon de l'auto à Shanghai, le 20 avril 2009 / Reuters
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