Candidat de l'opposition conservatrice, le magnat de la grande distribution Ricardo Martinelli a remporté avec près de 60 % des voix l'élection présidentielle au Panama, dimanche 3 mai. Sa nette victoire sur la candidate du parti au pouvoir, la social-démocrate Balbina Herrera, marque un coup d'arrêt dans les progrès de la gauche en Amérique centrale.
Hyperactif, surnommé le " loco " (fou) par ses adversaires, Ricardo Martinelli, 57 ans, a rassemblé une coalition de quatre partis de droite, l'Alliance pour le changement. Il s'est présenté comme un outsider compétent, en rupture avec une classe politique corrompue. Déjà candidat lors du scrutin présidentiel de 2004 remporté par Martin Torrijos, il n'avait obtenu que 5,3 % des voix.
Diplômé en gestion de l'université de l'Arkansas (Etats-Unis), ce fils d'immigrés italiens a bâti sa fortune en créant la plus importante chaîne de supermarchés du pays, Super 99, avant de se diversifier dans l'agriculture, la banque et la télévision. Ce populiste de droite a promis de faire baisser le prix des aliments de base, de verser une pension mensuelle de 100 dollars (75 euros) aux personnes âgées sans retraite, et de lutter contre l'insécurité.
Ricardo Martinelli souhaite maintenir " d'excellentes relations " avec les Etats-Unis. La ratification d'un accord de libre-échange avec Washington figure parmi ses priorités. Il s'est prononcé pour l'établissement de relations diplomatiques avec la Chine, important client du canal, ce qui entraînerait la rupture des liens que Panama maintient avec Taïwan.
Jean-Michel Caroit
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