Dossier - Une assurance-maladie pour tous les Chinois d'ici à 2020
Questions-Réponses Symptômes
1 - Quel est l'état de santé des Chinois ?
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), « l'urbanisation, les dommages environnementaux, la consommation croissante de tabac et les véhicules à moteur ont aggravé les risques de maladies chroniques » en Chine. Quelque 23 % de la population sont en surpoids, 160 millions souffrent d'hypertension, les cas de diabète devraient être multipliés par deux d'ici à 2030 et atteindre 42 millions. Par ailleurs, 66 % des hommes et 3 % des femmes fument, le cancer du poumon est responsable de 300 000 décès par an, et devrait devenir en 2020 la cause d'un décès sur trois.
2 - Y a-t-il eu des « scandales sanitaires » en Chine ?
La course aux profits a été responsable, au début des années 2000, de la contamination par le virus du VIH, dans le Henan et l'Anhui, de centaines de milliers de paysans qui vendaient leur sang à des agents en cheville avec des hôpitaux, et se voyaient ensuite réinjecter le plasma contaminé par les centrifugeuses. L'octroi, souvent systématique, d'antibiotiques sous la forme de perfusions serait l'une des causes de la propagation de virus plus résistants aux antibiotiques. Au moins 400 millions de Chinois sont porteurs du virus de la tuberculose, 38 millions de l'hépatite C et 120 millions de l'hépatite B. L'Entérovirus EV 71, ou « syndrome pieds-mains-bouche » apparu en 2008, a touché plusieurs milliers d'enfants, en tuant plusieurs dizaines. C'est la dernière épidémie à avoir mis en évidence les lacunes du système de santé en Chine.
3 - Quelle est la part du financement privé dans les systèmes de santé d'Europe centrale ?
Bien que les assurances privées y aient fait leur apparition après 1989, les systèmes de santé d'Europe centrale restent majoritairement financés par les fonds publics. Le plus étatisé est celui de la République tchèque, avec des dépenses de santé couvertes à 88 % par les dépenses publiques en 2006. En Pologne, celles-ci représentent 69,9 % du total, 70,9 % en Hongrie et 68,3 % en Slovaquie, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l'OMS. Les moyens accordés à la santé dans ces quatre pays restent inférieurs à la moyenne de l'OCDE (8,9 % du PIB) : en 2006, ils représentaient 8,3 % du PIB en Hongrie, 7,1 % en Slovaquie, 6,8 % en République tchèque et seulement 6,2 % en Pologne. La crise ne devrait pas améliorer cette situation.
Infrastructures Même si les chiffres bruts concernant les infrastructures de santé paraissent colossaux (59 671 établissements de soins, 3,953 millions de professionnels de santé), ils restent insuffisants relativement à la population, avec 3 millions de lits médicalisés pour 1,3 milliard d'habitants, soit 2,3 lits pour 1 000 habitants, contre 6,9 en France, selon la Banque mondiale. Le système de santé chinois devra de plus affronter le vieillissement rapide de la population, conséquence de la politique de « l'enfant unique ». Pour en savoir plus Eco-santé OCDE 2008 : statistiques et indicateurs pour trente pays, en ligne sur www.oecd.org. Panorama de la santé 2007 sur le même site. Groupement d'intérêt public santé et protection sociale internationale (appels d'offres internationaux sur les systèmes de santé) : www.gipspsi.org Chaire santé et développement du Conservatoire national des arts et métiers : http://economie-gestion.cnam.fr Chine, chronique sociale : bulletin d'information du conseiller pour les affaires sociales de l'ambassade de France en Chine : www.ambafrance-cn.org, rubrique « santé & société ». © 2009 SA Le Monde. Tous droits réservés.
La Chine affiche des performances croissantes en matière de santé publique, comme l'indique la forte amélioration de l'espérance de vie sur les quarante dernières années. Mais ces performances, par comparaison avec celles d'un pays comme la France, la classent encore parmi les pays en développement, surtout en matière de mortalité infantile et de budget consacré au système de santé. De même, la part des budgets publics dans la prise en charge des dépenses de santé reste très inférieure à ce qu'elle est en France, la majeure partie restant à la charge de la population.
Organisation mondiale de la santé : données par pays, rapports disponibles sur www.who.int/fr
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