Geithner veut une relation plus apaisée avec Pékin - Yann Rousseau

Les Echos, no. 20435 - International, mardi, 2 juin 2009, p. 7

Timothy Geithner, le secrétaire américain au Trésor.

Dans l'avion qui l'amenait à Pékin, ce week-end, Timothy Geithner a confié qu'il souhaitait initier une nouvelle forme de relation économique avec le gouvernement chinois et allait notamment tenter de conjurer l'acrimonie qui pèse, depuis des années, sur le dialogue entre les deux capitales. Ne se focalisant plus exclusivement sur les déséquilibres commerciaux, les soupçons de manipulation du yuan ou les problèmes de contrefaçon, le secrétaire américain au Trésor voudrait générer un échange comparable à celui que les Etats-Unis mènent avec les grands pays de l'Union européenne.

Hier, devant les étudiants de l'université de Pékin, où il était venu étudier le mandarin en 1981, Timothy Geithner a testé, pour la première fois, sa nouvelle diplomatie. « Les problèmes internationaux ne pourront pas être résolus, sans la coopération entre les Etats-Unis et la Chine », a martelé le responsable. « Le destin économique du reste du monde dépend en partie de notre capacité à réussir, à Washington et à Pékin », a-t-il insisté avant d'appeler les deux pays à accepter une profonde refonte de leurs comportements économiques. La Chine, a-t-il notamment détaillé, doit accroître la consommation intérieure en améliorant son système de protection sociale, casser sa dépendance « au consommateur américain » qui achète ses exportations et permettre au yuan de s'apprécier pour renforcer le pouvoir d'achat du pays.

De leur côté, les Etats-Unis doivent également accepter de « créer un système financier plus stable, plus fort, protégeant mieux consommateurs et investisseurs » et faire en sorte que « les volumes d'épargne croissent », a expliqué le secrétaire américain au Trésor avant d'assurer que l'administration Obama allait aussi travailler à une réduction de ses déficits budgétaires. Ces propos apaisants n'ont pas empêché le ministère chinois du Commerce d'annoncer, hier, qu'une enquête allait être lancée sur les pratiques de la Russie et des Etats-Unis en matière de taxation des importations d'acier chinois.

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