lundi 21 septembre 2009

INTERVIEW - Les activités de Suez en Chine - Jean-Louis Chaussade

Les Echos, no. 20513 - Services, lundi, 21 septembre 2009, p. 24

JEAN-LOUIS CHAUSSADE PDG DE SUEZ ENVIRONNEMENT (PHOTO)

Le CIC, le fonds souverain chinois, étudie des investissements potentiels dans des groupes français. Serait-ce un avantage pour Suez Environnement de voir ce fonds entrer dans votre capital ?

Nous serions ravis que des grands fonds souverains prennent des participations dans Suez Environnement. Ce sont souvent des investisseurs qui ont des objectifs de long terme qui correspondent parfaitement à notre activité. Un fonds souverain du Qatar détient déjà près de 3 % de la société et nous en sommes très contents.

En 2008, votre activité en Chine avait généré 750 millions d'euros. Cette année, vous avez emporté plusieurs nouveaux marchés notamment le contrat d'approvisionnement en eau potable d'un district de 1,2 million d'habitants à Chongqing. Espérez-vous une progression de votre chiffre d'affaires ?

En 2009, notre activité, toutes branches confondues, devrait générer 800 millions d'euros en Chine. Comme chaque année, c'est une croissance essentiellement organique à laquelle vient s'ajouter le gain d'une ou deux nouvelles opérations. Je suis convaincu que cela va continuer comme cela pendant longtemps car les problématiques d'eau et d'environnement restent considérables en Chine. Ici, seulement 7 % de la distribution d'eau sont pour l'instant délégués à des entreprises privées. L'essentiel reste toujours contrôlé par les municipalités.

Pour relancer sa croissance, la Chine a déployé depuis novembre dernier un plan de relance de 4.000 milliards de yuans, essentiellement alimenté par les fonds publics. N'aurions-nous pas dû assister à une explosion des contrats dans votre secteur d'activité ?

Comme dans beaucoup de pays, il se passe beaucoup de temps entre le moment où ces plans de relance sont annoncés et le moment où ils se traduisent par de l'activité réelle. En Chine, nous sommes dans ce temps intermédiaire et beaucoup de municipalités ont attendues pour savoir si elles allaient pouvoir profiter de ce plan et se sont concentrées sur d'autres projets plus immédiats. Il n'y a ainsi pas eu beaucoup d'opérations mises sur le marché par les villes ces derniers mois mais cela va repartir. Il est certain, ce plan va avoir un impact positif sur notre activité mais ce sera plutôt en 2010 et 2011. Depuis le printemps, nous avons déjà pu remarquer la reprise des activités industrielles dans le pays.

PROPOS RECUEILLIS PAR YANN ROUSSEAU

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