Les investissements « verts » du pays sont une aubaine.
Pour les acteurs de la « croissance verte », il est clair que c'est en Chine que la relance économique s'est ébrouée. De passage à Pékin, le directeur général de Suez Environnement, Jean-Louis Chaussade, situe un net redémarrage de l'économie chinoise aux alentours des mois de mai et juin derniers.
Dans son secteur néanmoins, il s'attend à un impact encore plus grand du plan de relance chinois en 2010, voire 2011. « Il a déjà stimulé des industries qui consomment de l'eau et nous retrouvons là des niveaux de croissance comparables à ceux connus avant la crise, explique-t-il. Mais pour les municipalités, il y a forcément un décalage entre le moment où elles reçoivent l'argent et celui où leurs projets sont choisis et lancés. » Sur les 460 milliards d'euros de relance chinoise, quelque 8 % doivent être affectés à la protection de l'environnement sur deux ans.
Pour des entreprises comme Veolia et Suez Environnement, la chasse aux nouveaux marchés de « l'économie verte » est plus que jamais ouverte. Suez Environnement doit d'ailleurs annoncer aujourd'hui un nouveau contrat de traitement des boues d'épuration dans le parc industriel sino-singapourien de Suzhou, près de Shanghaï, qui devrait représenter 280 millions d'euros de revenus sur trente ans.
Plus que l'envergure du contrat, c'est sa nature qui réjouit Jean-Louis Chaussade : « Nous innovons ici dans un secteur où tout est à faire en Chine, avec donc des perspectives de marché potentielles intéressantes, confie-t-il. Et nous mettons en plus le pied dans un nouveau parc industriel, ce qui peut aussi nous offrir des opportunités. » L'originalité du projet de Suzhou est que les 300 tonnes de boue traitées chaque jour pourront être utilisées à la place du charbon dans la centrale thermique voisine.
De l'eau pour 14 millions d'habitants
En exploitant 23 joint-ventures dans 17 villes chinoises, Suez Environnement assure déjà la distribution d'eau potable et le traitement des eaux usées de 14 millions d'habitants, dans des grandes métropoles comme Chongqing ou Shanghaï notamment. Même si la Chine représente encore moins de 10 % du chiffre d'affaires de l'entreprise, cette part est en augmentation constante. Grâce à une croissance essentiellement organique, Suez Environnement devrait générer plus de 800 millions de revenus dans le pays cette année.
Jean-Louis Chaussade relativise les accusations européennes de protectionnisme chinois dans le secteur « vert », observées surtout dans le domaine de l'éolien.
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