Le pays prévoit d'investir 205 milliards d'euros dans la construction de 42 lignes à grande vitesse d'ici à 2012.
La Chine veut faire en quelques années trois fois plus que la France en quarante ans. Le ministère des Chemins de fer chinois a annoncé hier que son pays prévoyait d'investir près de 300 milliards de dollars (plus de 205 milliards d'euros) dans la construction de 42 lignes à grande vitesse pour soutenir la croissance économique. La Chine espère ainsi disposer de 13 000 kilomètres de lignes dans les trois prochaines années. À titre de comparaison, la France, qui a lancé ses premiers projets au début des années 1980, dispose aujourd'hui de 2 000 kilomètres de ligne TGV. Avec le Grenelle de l'environnement, elle devrait en avoir 4 000 kilomètres d'ici à 2020.
Le projet chinois peut sembler totalement fou mais il est pourtant réaliste. « Il faut à peu près dix ans pour construire une ligne à grande vitesse en France du fait de la longueur des procédures et six ans en Chine, explique un cadre de la société d'ingénierie Systra. Les Chinois ont 10 000 à 15 000 kilomètres de lignes dans leurs cartons depuis plusieurs années. Ils ont démarré les études et peuvent sortir ces lignes de terre rapidement. »
Transferts de technologies
La première ligne TGV chinoise Pékin-Shanghaï devrait entrer en service début 2010. Les trains relieront les deux villes, sur 1 300 kilomètres, en cinq heures contre douze heures jusqu'à aujourd'hui. Le pays devrait aussi inaugurer dans les prochains mois une ligne à grande vitesse de 350 kilomètres entre Shanghaï, Wuhan et Chengdu. Autre projet connu : une ligne entre Canton et Hongkong.
Pour l'instant, du côté des constructeurs de matériel roulant, Siemens compte une longueur d'avance en Chine sur le français Alstom. Le groupe allemand y a vendu 100 rames en début d'année pour le TGV Pékin-Shanghaï. Le contrat ne représentait que 750 millions d'euros du fait de la création d'un consortium associant Siemens à deux groupes chinois : Tangshan Railway Vehicles (TC) et Changchun Railway Vehicles (CRC). Les TGV commandés seront assemblés en Chine avec, immanquablement à la clé, des transferts de technologies. Siemens assure pourtant que les « éléments les plus sensibles seront montés en Allemagne ».
Malheureusement pour les entreprises européennes, les projets chinois ne sont donc pas tous synonymes de grands contrats et ils devraient l'être de moins en moins. En début d'année, Philippe Mellier, le patron d'Alstom Transports, avait dénoncé la fermeture progressive du marché chinois aux fournisseurs étrangers.
Hier, le ministère des Chemins de fer chinois a enfoncé le clou en affirmant que la Chine roulerait seul grâce aux transferts de technologies des principales sociétés étrangères et qu'elle disposait désormais de « la technologie ferroviaire de grande vitesse la plus avancée au monde ». Un train chinois pouvant voyager à 500 km/h pourrait même être testé à la fin de l'année prochaine. Alstom, qui détient le record du monde de vitesse pour un train à 574 km/h, n'a qu'à bien se tenir.
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