Premier producteur mondial de pommes de terre, la Chine mène une lutte acharnée contre le mildiou. Ce redoutable champignon ravage 70 % des cultures de l'Empire du Milieu. Pour en venir à bout, les agriculteurs chinois se sont tournés vers le Centre agronomique du Hainaut basé à Ath. Depuis la fin des années 90, les responsables du Carah ont développé des collaborations avec leurs homologues asiatiques en envoyant sur place des étudiants et en recevant des équipes agronomiques chinoises.
Face au fléau du mildiou, un groupe de chercheurs dirigé par François Ducatillon peut se targuer d'avoir mis au point un système de protection radical que les autorités chinoises ont commencé à tester avec succès. « Ce n'est pas un hasard si le Hainaut est la région du monde où la production de pomme de terre est la plus élevée, indique François Serneels, du Carah. Notre province n'enregistre quasi plus aucune perte grâce à l'élaboration par nos services d'un procédé d'alarme qui prévient la maladie et l'épidémie du mildiou ».
Cette technique « made in Carah » repose sur le suivi de l'évolution du champignon et prédit à demi-journée près le moment où une nouvelle génération de spores menace d'éclore. « La température et le taux d'humidité déterminent l'apparition des germes nocifs sur la plante et constituent un terrain favorable pour le mycélium que se présente sous la forme d'un fin filament envahissant les cellules de la feuille. En suivant heure par heure ces paramètres, on prévient une contamination massive », poursuit Serneels. En Chine, les premiers essais ont été si démonstratifs que les champs de patates ont tous été détruits, sauf les quelques hectares protégés par ce système. « La Chine possède des agronomes de haut niveau et d'innombrables agriculteurs mais elle manque cruellement de techniciens aptes à recueillir sur le terrain les données nécessaires à une détection et à une pulvérisation précoce du mildiou ».
© Rossel & Cie S.A. - LE SOIR Bruxelles, 2009
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