Lors de son plénum annuel, le PCC promet de lutter contre le séparatisme ethnique
Est-ce le signe d'un malaise? Vendredi soir, en conclusion du plénum annuel du Parti communiste chinois (PCC) qui a duré quatre jours, l'unique communiqué diffusé par l'agence Chine nouvelle ne faisait aucune mention de nominations au sein de l'appareil. La plupart des observateurs prédisaient pourtant que Xi Jinping, l'actuel vice-président de la République et probable successeur de Hu Jintao en 2012, serait élevé à cette occasion au rang de vice-président de la commission militaire, une étape incontournable vers l'accession aux plus hautes marches du pouvoir dans la tradition de la plus grande dictature de parti unique au monde.
Si les performances économiques de la Chine continuent à impressionner, y compris dans sa capacité à contrer les effets de la crise, l'immobilisme de son système politique demeure un sujet d'étonnement et d'inquiétude. La direction collective semble fonctionner, mais le renouveau des tensions sociales et surtout ethniques - au Tibet et au Xinjiang - ne peut que crisper un peu plus un pouvoir particulièrement opaque qui célébrera le 1er octobre prochain son 60e anniversaire dans une paranoïa sécuritaire sans précédent. Le communiqué final du plénum, qui reprend des extraits du rapport de travail du secrétaire général Hu Jintao, développe quatre priorités. La première, qualifiée de «ligne de vie du parti», évoque la démocratisation interne au PCC, thème récurrent de l'actuel leadership pour une plus grande transparence des processus décisionnels, mais qui s'en tient en réalité au «centralisme démocratique» cher au léninisme.
Deuxième priorité: une «rapide croissance économique». La reprise actuelle, lit-on, n'est «pas stable, ni solide, ni équilibrée», et les facteurs d'incertitudes en Chine et dans le monde sont nombreux. La Chine va ainsi maintenir une politique fiscale proactive et une politique monétaire souple afin d'assurer la stabilité sociale grâce à une meilleure redistribution des richesses.
La lutte contre le séparatisme ethnique est la troisième priorité du moment. Le PCC annonce qu'il va lancer des «campagnes massives d'éducation sur l'unité ethnique» pour restaurer l'«harmonie». Les poudrières que sont le Tibet et le Xinjiang musulman résultent pourtant de politiques jugées discriminatoires par les Tibétains et les Ouïgours malgré les indéniables progrès économiques de ces régions. Le parti va sans doute devoir réviser sa politique à l'égard de ses «minorités nationales».
La dernière priorité est l'éternelle lutte contre la corruption qualifiée de «tâche politique majeure». C'est actuellement la municipalité de Chongqing qui est le théâtre d'une opération «mains propres». Ces campagnes sont généralement le résultat de règlements de comptes qui reflètent l'état des rapports de force politiques entre les diverses factions du pouvoir. Pékin bride toujours ses médias, qui seraient pourtant une utile courroie de transmission pour dénoncer les dérapages. La presse internationale est à peine plus libre. Vendredi soir, trois journalistes japonais étaient violemment agressés par la police dans leur chambre d'hôtel à Pékin.
© 2009 Le Temps SA. Tous droits réservés.
1 commentaires:
oui...on continue a proner la croissance. L'ennuie avec ce pays c est qu'on ne sait jamais ce qui est vrai faux, exagéré ou sous estimé.
Enregistrer un commentaire