Le constructeur devrait bénéficier de l'appui du chinois BAIC, pour s'implanter dans l'empire du Milieu.
Qui aurait cru dans les années 1980 - l'âge d'or de Saab - que le fleuron suédois devrait un jour son salut à un chinois ? Ce scénario est devenu réalité : le constructeur BAIC devrait s'associer au petit constructeur de modèles de luxe Koenigsegg pour racheter Saab. Loin d'inquiéter les dirigeants de la marque cédée par l'américain General Motors, cette opération leur a redonné espoir.
« BAIC nous donne accès au marché chinois, le plus grand du monde, et celui qui croît le plus vite », expliquait mercredi Jan-Ake Jonsson (PHOTO), patron de Saab, au Salon de Francfort. Il estime qu'il existe un vrai potentiel dans ce pays pour une marque haut de gamme comme la sienne, aux côtés d'Audi, BMW ou Mercedes. Les ventes de Saab en Chine sont encore confidentielles, avec moins de 900 voitures en 2008. Le suédois prévoit grâce à BAIC d'agrandir son réseau de distribution local, qui passerait de 15 à plus de 30 points de vente. « Nous comptons dans un premier temps proposer en Chine des modèles importés de Suède, avant d'envisager de les produire sur place », souligne Jan-Ake Jonsson. Le temps de se refaire une santé. Outre la perspective de nouveaux débouchés, Saab semble aussi se réjouir à l'idée de faire partie d'une organisation plus légère. Il serait en effet détenu intégralement par Koenigsegg, dans lequel BAIC prendra une part minoritaire de 20 %. « Après avoir été un petit constructeur noyé dans une énorme structure très bureaucratique comme GM, dit le patron de Saab, nous allons devenir la priorité d'un groupe beaucoup plus petit que nous : Koenigsegg, qui sera notre seul interlocuteur. De quoi permettre des décisions plus rapides. »
Embauches à Trollhättan
Les ventes de Saab, qui n'a vendu que 93 000 voitures en 2008, devraient chuter d'environ 40 % cette année. Il mise sur ses futurs modèles pour devenir rentable en 2012, avec environ 100 000 ventes. La nouvelle berline 9-5 (qui n'avait pas été renouvelée depuis 1997) sera commercialisée en 2010. Ce véhicule, qui devait être fabriqué dans l'usine d'Opel de Rüsselsheim, en Allemagne - une marque également vendue par GM -, sera finalement assemblé dans l'usine suédoise de Saab, à Trollhättan. Le constructeur devrait embaucher environ 500 ouvriers et 200 cols blancs. Il espère une signature définitive de l'accord entre GM et Koenigsegg le 31 octobre. Elle devrait entraîner la décision du gouvernement suédois de garantir un prêt de 400 millions d'euros demandé par Saab auprès de la Banque européenne d'investissement.
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